Bonjour tout le monde.
Chose promise, chose due, aujourd'hui, je vous livre le chapitre suivant de cette incroyable Saga dantesque que j'écris ! <Se jette des fleurs !>
Mes amis... En avant pour la Saga Al'jin !
Mais avant toute chose, un peu de mise en contexte ! Car si la dernière fois, je vous ai livré un résumé de mon histoire (les chapitres précédents honteux), je me rends compte, bête que je suis, que j'ai complètement oublié de vous donner le contexte galactique de SWTOR !
ça a pourtant sa petite utilité...
Donc, petit résumé de l'histoire entourant ce jeu-vidéo.
SWTOR se déroule environ 3650 ans avant la bataille de Yavin, celle que l'on peut voir dans : Un nouvel espoir, où les rebelles détruiront l'étoile noire.
Dans notre jeu, deux factions, suivi au fil du temps par une troisième, se font la guerre pour le contrôle de la galaxie : La République d'un côté et l'Empire Sith de l'autre. Une rivalité de milles années entre les deux entités, bien que la République ignorait l'existence de l'Empire Sith jusqu'à l'assaut de celui-ci. Mais l'Empire n'attaque pas la République sans raison, il s'agit d'un plan de l'Empereur qui exacerbe les désirs de vengeance des siens pour attaquer.
Après plus de vingt années de conflit, un traité de paix est signé entre les deux entités. Traité de paix concédé par l'Empire et arraché à une République à bout suite à un assaut sur sa capitale. Le Traité de Coruscant.
Le jeu démarre 10 années après la signature de ce traité. Les deux camps se renforcent, les tensions s'exacerbent, la guerre est sur le point d'éclater.
Le jeu original (sans extension donc), s'étale sur deux années. Car oui, c'est en +12 après le traité que la guerre reprend officiellement, embrasant une fois de plus la galaxie.
Mon récit se déroule à ce moment-là. La guerre reprend.
Après ça, il va devenir difficile de déterminer exactement la date stellaire. Je n'ai pas trouvé de données officielles concernant la suite de la chronologie, seulement des officieuses. Le jeu a été enrichi de 5 extensions majeures. Dans la troisième, la seule chose que l'on sait, c'est : La République et l'Empire, face aux assauts d'un nouvel ennemi, capitulent en moins d'une année.
Et notre personnage passe cinq années dans la carbonite.
Mais d'autres ont déterminé une chronologie et c'est sur celle-ci que je vais broder mon histoire. J'en ai vu une autre disant que quasiment tout se passe en une année depuis le début du conflit jusqu'à la guerre avec l'Empire infini de Zakel, mais je ne partage pas cette vision des choses bien trop condensées.
Cette chronologie donne ainsi :
+11/ +12 Début de la guerre. Ou plutôt reprise.
+ 12 Scission de Dark Malgus et défaite ainsi que mort de celui-ci ! (Enfin, c'est ce que l'on croit !)
+13, + 14 Les évènements de Makeb (première extension.)
+15,+ 16 Les évènements de Shadow of Revan (second extension.)
+ 16 Entrée en guerre de Zakel. (Troisième extension.) Mise en carbonite de notre personnage.
+ 17 Capitulation de la République et de l'Empire Sith.
+ 21 Réveil de notre personnage.
+ 21, +22, +23 Guerre et défaite de l'Empire Éternel. (Troisième et quatrième extension.)
Comme le jeu ne donne à priori pas de données temporelles (rien trouvé en terme de date dans le codex du jeu), il est difficile de savoir combien de temps a duré la période ayant suivi la fin de la quatrième extension (en +23) et le début de la suivante.
+24 ? +25 ? Aucune idée. Mais pour l'heure, cette information ne m'est pas utile.
Donc, les premiers chapitres se déroulent en+11, et là, l'histoire se déroule à quelques semaines de la défaite de Malgus alors que la galaxie s'embrase, que le conflit a repris depuis quelques mois.
Maintenant, vous savez où vous situer.
Je vous laisse à votre chapitre, à votre lecture et espère qu'elle vous sera agréable.
Chapitre 9
La Jedi observait l’image que lui renvoyait le miroir avec une certaine perplexité. La bure que composait sa tenue était ample et d’un gris foncé tirant sur le noir, surmontée d’une capuche qui masquait partiellement son visage. La jeune femme se pinça les lèvres.
Trop Jedi, décida-t-elle.
Elle retira la robe et la balança sur la pile des vêtements essayés et rejetés. Celle-ci ne cessait de grossir au fil des minutes, au point de recouvrir le lit et le dissimuler. L’Ombre attrapa une autre tenue, simple tunique avec pantalon, le tout d’un gris pâle. Elle n’avait pas fini de l’enfiler que déjà elle faisait la moue en observant son reflet.
- Rassure-moi, tu ne comptes pas te balader dans mon vaisseau habillé de la sorte ? (fit Lühanne d’un ton sarcastique.)
La Jedi aurait pu sursauter ou même être simplement surprise si elle n’avait pas senti l’arrivée de son amie au travers de la Force.
- Merci, tu m’aides beaucoup.
La Contrebandière haussa les épaules en réponse et entra dans la chambre sans attendre d’invitation. Mirlina leva les yeux au ciel, ravalant la réplique qui lui montait aux lèvres et ignora tout simplement la Mirialan. Celle-ci fit le tour du lit avec une moue affligée, presque dégoûtée. Puis elle s’approcha de la valise ouverte qui reposait sur le canapé et soupira.
- Je ne me souvenais pas que tu t’habillais aussi mal à l’époque…
- Si c’est pour te moquer de moi, tu peux repartir. (fit la Jedi d’un ton sec.)
Lühanne se retint de pouffer.
- Bon, je vais nous sauver de la catastrophe. Suis-moi… Après avoir retiré cette horreur.
Et elle quitta la pièce. Mirlina se regarda une dernière fois et dodelina de la tête. Il était vrai qu’il s’agissait d’une horreur. Elle soupira avant de se débarrasser de ses vêtements, attrapa une cape qu’elle plaça en travers de ses épaules et partit à la suite de la Contrebandière.
- Si tu veux te fondre dans la masse impériale, il te faut penser comme un Impérial.
- Ma dernière tenue était typique des gens du peuple.
- Oh, excuse-moi ! Tu veux te fondre parmi les grouillots ? Ne te prive pas ! Mais si tu veux viser plus haut et t’ouvrir des portes, il va te falloir un peu plus de classe.
L’Ombre fit la moue mais ne dit rien. Son amie avait raison, elle en avait conscience. Elle la suivit silencieusement à travers les couloirs du cargo jusqu’à atteindre sa chambre. Lühanne se tourna vers Mirlina, ouvrit la fermeture de son manteau de cuir, laissant apparaître son soutien gorge. La Jedi garda son regard rivé dans le sien, indécise. La Contrebandière battit des paupières d’un air sensuel. Mirlina sentit le rouge lui monter aux joues et son amie pouffa alors.
- Tu es toujours si facile à allumer…
- Tu es cruelle. (commenta l’Ombre.)
Lühanne se rapprocha, sa langue dansant sur les lèvres de son ancienne amante, et laissa une main glisser sous la cape de celle-ci, caressant sa peau. Mirlina frissonna à ce contact.
- Je ne savais pas que tu avais encore ce genre de pensées me concernant… (dit-elle dans un souffle.)
La Jedi devint rouge pivoine.
- Je croyais… (balbutia-t-elle.)
- Ah, je ne suis pas contre, attention. (fit Lühanne, un brin narquoise.) Mais je me mettais juste à l’aise.
Elle resta là, à quelques centimètres de la Jedi, dans l’attente de sa décision, de ses volontés. Celle-ci pouvait sentir le souffle chaud de la Mirialan sur son visage. Ses yeux se posèrent sur les lèvres de sa compagne… Leur teint verdâtre soulignait leur finesse, leur douceur, promesses d’infinies plaisirs auxquels Mirlina avait déjà eu l’occasion de goûter, auxquels elle souhaitait s’abandonner, un instant au moins. Sa bouche se rapprocha, son nez effleura celui de la Mirialan, ses lèvres à un souffle des siennes… et avec un soupir, elle se détourna.
- Ce n’est pas une bonne idée. (dit-elle.)
La Contrebandière fit claquer sa langue.
- Sans doute. Bon, voyons ce qu’on peut te dégoter !
Elle passa devant son amie et ouvrit grand sa penderie. Si elle était déçue, elle ne le montra pas. Mirlina se ferma aux diverses émotions qui menaçaient de la submerger et laissa son regard se perdre parmi les nombreuses tenues que son amie avait emmagasiné au fil de ses voyages. Nul doute que la plupart d’entre elles n’avaient jamais été portées, ou alors à une seule occasion. La Jedi n’aurait su dire si tous ces vêtements avaient été achetés par la Contrebandière ni même obtenus dans la légalité. Il était fort à parier que non. Mais elle supposait sans trop de risque de se tromper connaissant son amie qu’un certains nombre lui avaient été offert par quelques soupirants dont la Mirialan avait certainement oublié jusqu’au nom.
Lühanne marqua une hésitation avant d’attraper une première pile de vêtements qu’elle posa sur le lit. Elle réitéra l’opération à plusieurs reprises, vidant une bonne moitié de son armoire.
- Tout d’abord, il faut déterminer le style que tu veux te donner. Pour te déplacer aisément dans Kaas City, il y a plusieurs options. Tu peux prendre la place d’une noble de la cité. Tenues chics et soirées arrosées seront au programme, la belle vie en somme ! Et en plus, un réseau d’influence à la carte !
La Jedi secoua la tête.
- Comme c’est étonnant ! Autre possibilité…
- Sith.
La Mirialan se figea.
- Pardon ?
- C’est la caste des Sith que je vise. Je suis une utilisatrice de la Force, j’en maîtrise les arcanes ainsi que celles du sabre laser.
Lühanne ricana nerveusement.
- Tu plaisantes, hein ? (Devant l’air sérieux de la Jedi, elle se renfrogna.) Mais c’est pas du tout la même chose, Mirlina !
- Les Sith sont la caste la plus haut placée de l’Empire, celle à qui personne ne cherche querelle, hormis les luttes intestines. C’est celle qui dispose du plus d’accréditation.
- Ce n’est que partiellement vrai, Mirlina. Ne confonds pas les Sith et le Conseil Noir. Il y a des sous-fifres, même chez les utilisateurs de la Force au sein de l’Empire !
- Peut-être bien. Mais tout autre rôle me tiendrait éloigné de mon but.
Lühanne ouvrit la bouche, prête à répliquer, avant de se raviser. Elle secoua la tête.
- Je sais ce que je fais. (affirma la Jedi.)
Ce n’était pas tout à fait vrai, mais…
- Vraiment ? Car j’ai de gros doutes. Tu mélanges beaucoup de choses, Mirlina. Tu es une Jedi. Ta maîtrise de la Force n’est pas la même que la leur. Infiltrer les Sith, ça demande plus que de simplement changer de tenue !
- J’en ai conscience, crois-moi.
La Mirialan n’en était pas si sûre.
- La tenue est un premier pas. (renchérit la Jedi.) Tu connais l’Empire mieux que moi, ses us et coutumes. J’ai besoin de ton aide, Lühanne. De tes conseils.
- Et pas qu’un peu ! (s’exclama-t-elle.) Mais je ne sais pas si je suis disposée à t’aider à te suicider.
- Avec ou sans ton aide, j’irai. Mais mes chances augmenteront si tu me conseilles.
La crainte s’invita dans les yeux de la Mirialan, qui ne put contenir un frisson. Elle dévisagea son amie, indécise. Le regard de celle-ci était serein et même quelque peu confiant. La raison en échappait à la Mirialan. Comment son amie pouvait penser une telle chose ? Lui demander une telle chose ? Lühanne se sentait piégée, prise à la gorge. Si elle tournait maintenant le dos à son amie, s’il lui arrivait quelque chose parce qu’elle n’avait pas voulu l’aider… Elle ne se le pardonnerait jamais. Elle n’était pas disposée à l’avouer, y compris à elle-même, mais son amitié avec la Jedi faisait parti de ce qu’elle avait de plus précieux. Et elle la connaissait suffisamment pour savoir combien elle pouvait être obstinée, combien les mots qu’elle prononçait n’étaient jamais vaines menaces.
- Je… Pourquoi est-ce que ça a autant d’importance pour toi, Mirlina ?
- Je suis la Force. Elle me dit d’y aller.
C’était une demi-vérité. Il y avait autre chose, mais la jeune femme n’était pas disposée à en parler. La Force était un argument suffisamment mystique pour convaincre son amie. Si celle-ci ne l’aimait guère, n’était pas formée à son utilisation, elle était néanmoins à même de la ressentir partiellement. Elle aussi, parfois, suivait la Force, à sa façon.
Les yeux de la Mirialan s’accrochaient à ceux de la Miraluka, presque désespérément. Elle poussa un long et profond soupir et fini par hocher la tête.
- Très bien… Mais si je dois faire de toi une Sith… On a du boulot.
Le Sith resta muet un long moment, le regard dans le vague. Il assimilait les informations délivrée par la Mercenaire, se perdant dans ses pensées. Deux frères manipulateurs de la force, chacun se trouvant dans un camp. Et Dark Sornal voulait que son frère le rejoigne. Vraiment ? Cela pouvait-il être aussi simple ? Était-ce l’information que recherchait sa mère ? Magae avait beau se triturer les méninges, il ne voyait pas à quoi cela pourrait lui servir. Il lui paraissait évident que sa mère cherchait une information à utiliser comme un joker face à son nouveau maître, un moyen de lui faire du tort voire de s’en débarrasser. Et lui n’était guère qu’un pion dans ces basses manœuvres. Le Sith grimaça. Il avait l’impression d’être empêtré dans une toile et que chaque mouvement qu’il faisait refermait davantage les fils autour de ses membres, l’emprisonnant, tandis qu’il essayait maladroitement de s’en sortir, en tâtonnant à l’aveuglette. Sa mère lui avait offert un nom, une formation, l’avait aidé à se libérer de ses chaînes… pour lui en offrir de nouvelles, plus insidieuses. La liberté offerte n’était qu’une vague illusion, un mirage de l’esprit. Le Sith le savait, il était soumis à sa « mère ». Et rien de ce qu’il venait d’apprendre ne pouvait lui permettre de se défaire de son emprise.
Le Zabrak se posait beaucoup de questions, doutait. Pourquoi l’avait-elle adopté ? Lui avait-elle donné cette situation ? À quoi servait-il dans les plans de Dark Shanaràh ? Il repensa à Dark Malgus, à ses liens avec Shanaràh. Sa mère avait cru en lui, même si aujourd'hui, elle ne semblait plus du tout se soucier du Sith. Était-ce par conviction ? Pur calcul ? Une simple erreur de jeunesse ? Non, la manigance était dans sa nature. Elle l’avait fait pour une raison… Mais le jeune Sith ignorait laquelle. Les plans de sa mère lui échappaient.
Le regard de Magae se posa sur la Mercenaire et une certaine lassitude s’empara de lui, mêlée à une forme de rancœur. Celle-ci ne détenait aucune information tangible, rien de pertinent. Il avait perdu son temps à la traquer pour honorer sa dette envers sa mère et n’avait rien à lui offrir. Elle était inutile… Cependant, une question demeurait.
- Qu’est-ce que votre fils attend de vous ?
- Sornal ? Plus rien. Et je n’attends rien de lui non plus.
Magae secoua la tête sans la quitter de ses yeux orangés.
- Pas le Dark. Je parle du Jedi.
Les yeux de Phëbe se firent fuyant et le Sith poussa un soupir.
- Ne jouez pas avec ma patience.
- Un service.
- De quelle nature ?
Était-ce que sa mère voulait savoir ? Le Zabrak prit conscience qu’il tremblait légèrement, entre angoisse et excitation. Il se souvenait de la date d’enregistrement du fichier. Cet échange était trop proche du retour de la Mercenaire sur Dromund Kass pour qu’il ne s’agisse que d’une simple coïncidence, il en était persuadé.
- C’est… une affaire de famille. (dit-elle, évasive.)
Un sourire se dessina sur les lèvres de Magae.
- Oh, quel sot suis-je, j’ai oublié de le préciser, mais je suis de la famille moi aussi. Ma mère et moi sommes désormais des Al’jin. Cela restera donc en famille. Dites-moi tout.
La femme ouvrit la bouche, puis soupira, résignée, baissant les yeux.
- Je dois rencontrer quelqu’un. Pour mon fils.
- Et ce quelqu’un a un nom ?
Phëbe croisa le regard du Sith, hésitante.
- … Mirlina.
Lühanne plissa les yeux en observant sa compagne. Sa bouche se tordit dans une grimace et elle fit non de la tête.
- Ça ne va pas !
La Jedi retint un soupir. À écouter son amie, rien n’allait. Était-elle si difficile à habiller ?
- Ça fait bientôt une heure. (indiqua-t-elle, patiente.)
- Et on y passera la journée si il le faut vu tes prétentions !
La Jedi leva les yeux au ciel mais ne dit rien. Si servir de mannequin à Lühanne avait pu s’avérer amusant au début, cela commençait à virer au calvaire et à l’agacer. Heureusement que son amie avait le même tour de taille qu’elle. Ainsi, nul besoin de réajuster les vêtements. Mais ce n’était qu’une maigre consolation. Parfois, elle n’avait même pas le temps de finir d’enfiler une tenue que la Contrebandière l’enjoignait à la retirer en grommelant.
Plus de deux heures s’écoulèrent avant qu’un sourire ne se dessine sur les lèvres de la Contrebandière. Elle observa son amie en opinant d’un air plus que satisfait. Mirlina s’observa sans un mot. La tenue choisie par son amie était une armure de combat sombre. Si on ne pouvait la qualifier de lourde, la Jedi sentait néanmoins son poids, réduisant aussi bien sa vitesse que son agilité. Au moins les jointures de l’armure étaient-elles souples et n’entravaient pas ses mouvements.
La jeune femme s’inspecta plus longuement dans la glace. Oui, cette armure avait de l’allure et lui donnait un air plus sombre, plus menaçante. L’image qu’elle pouvait se faire d’un Seigneur Sith. Elle n’était pas sans lui rappeler quelque chose, même si à cet instant précis, elle était bien incapable de dire quoi. Une cape complétait l’ensemble, voilant une partie de son visage.
- J’aurai dû commencer par cette relique de l’attaque de Coruscant ! (s’exclama avec joie la Contrebandière.)
Le sang de Mirlina se figea et un goût amer s’invita dans sa bouche. L’attaque de Coruscant… Mais bien sûr…
- C’est une tenue de combat Sith. (commenta Mirlina.)
- Absolument.
La Jedi se pinça les lèvres. Oui, cette tenue était vraiment idéale. Une tenue de Sith. Mais l’idée de la porter la mettait mal à l’aise maintenant qu’elle en connaissait la provenance. L’attaque de Coruscant, ayant mené au Traité de Coruscant, tenait plus du massacre que de l’affrontement. Combien de Jedi, de soldats, d’innocents, avaient été massacré par des Sith affublé de pareilles tenues ? Beaucoup trop ! L’Ombre se sentait sale rien qu’à se regarder. Et pourtant… pourtant la tenue… lui plaisait.
- Tu n’aimes pas ?
- C’est trop lourd, je ne suis pas à l’aise dans mes mouvements. (éluda-t-elle.)
Il était inutile de s’appesantir davantage. Son aime ne comprendrait probablement pas.
Lühanne se prit le menton en coupe, songeuse.
- Mais le genre te plaît ?
- Oui.
La Contrebandière opina pour elle-même, laissant son regard dériver dans son armoire ouverte. Elle alla fouiller dedans, pour la cinquième ou sixième fois de la journée et en tira de nouveaux vêtements qu’elle tria en marmonnant. Mirlina se demandait comment elle pouvait stocker autant d’affaire et s’y retrouver mais s’abstint de tout commentaire. La Contrebandière se dirigea vers le lit pour récupérer quelque chose. Et d’un coup de ciseaux, elle coupa une tunique en deux, sous le regard éberlué de l’Ombre. Elle en jeta un morceau, attrapa d’autres vêtements et tendit le tout à la Jedi.
- Essaye ça.
Mirlina observa la tenue sans mot dire, puis s’exécuta en silence, sous le regard de la Contrebandière. Un sourire se dessina sur les lèvres de celle-ci. Mirlina examina une fois de plus son reflet. Elle n’était plus en mesure de dire combien de fois ce moment s’était répété durant les dernières heures.
Elle portait un pantalon de cuir moulant et des bottes renforcées au niveau des tibias auxquelles s’ajoutaient un couteau et son étui. Ce bas était très similaire à celui que portait la Contrebandière, nota pensivement la Jedi. Une tunique s’arrêtant au-dessus du nombril, surmontée d’épaulières et d’une capuche qui une fois encore masquait partiellement le visage composaient le haut de la tenue. Le constat était très simple : Niveau protection, c’était proche du zéro. Cet ensemble semblait bien moins fait pour le combat que le précédent mais donnait plus de liberté. L’idéal pour l’infiltration et non la confrontation. Mirlina ne pouvait que reconnaître combien cette tenue était confortable. Le reflet que lui renvoyait le miroir lui plaisait.
La Contrebandière fit le tour de l’Ombre, les lèvres serrées.
- Alors ?
- Je suis un peu trop exposée, non ?
La pilote attrapa une paire de brassards qu’elle donna à la Jedi et celle-ci les enfila sans poser de questions. Ils épousaient parfaitement ses poignets et la base de ses mains sans être une gêne et ne pesaient presque rien.
- C’est capable d’arrêter au moins une vibrolame. Pour un sabre laser, je ne garantis rien.
Mirlina opina.
- Il manque quelque chose… (commenta Lühanne à voix basse, presque pour elle-même.)
Elle fit de nouveau le tour de son amie, la regardant sous tous les angles. Puis, elle se tourna vers sa boîte à maquillage, attrapa un crayon qu’elle trempa dans un pot que Mirlina ne put voir.
- Ne bouge pas. (dit-elle en revenant vers elle.)
La Contrebandière passa la mine sur le contour des lèvres de la Jedi. Quand elle eut fini, les deux femmes observèrent le reflet de l’Ombre. Lühanne avait rajouté un pourtour sombre autour des lèvres de son ami, amplifiant l’effet violacée de ses lèvres et lui donnant un air plus ténébreux, presque menaçant.
- Voilà. (souffla-t-elle.) Là, on dirait une Sith.
Mirlina se lécha les lèvres.
- Vraiment ?
- Oui. Provocante, sûre de toi, et en même temps mystérieuse… Tu rayonnes de puissance.
Lühanne semblait sincère. Et plus que cela même. La jeune femme paraissait presque nerveuse en la présence de la Jedi désormais.
- Tu en imposes. (dit-elle tout bas.)
Mirlina ne répondit rien, continuant de scruter son image. Cette tenue était loin d’être le genre qu’elle affectionnait porter habituellement. Et pourtant celle-ci lui plaisait. Il y avait quelque chose, comme une aura qui se dégageait d’elle. Et plus important, elle se sentait bien dedans, à l’aise. C’était une sensation difficile à décrire, comme si la tenue avait été faite pour elle, pour épouser chaque courbe de son corps. Et cet ensemble au moins n’avait pas de lourd passif, ce qui était un point non négligeable. Elle hocha la tête.
- C’est celle-ci. (dit-elle simplement.)
- Il n’y a pas de doute. (confirma la Mirialan.)
- Je voudrais aussi l’autre tenue, si tu es d’accord.
- Pas de problème.
Lühanne étouffa un bâillement, les yeux rivés sur l’ordinateur de navigation.
- Nous arrivons bientôt ?
- Dans moins de cinq minutes. Mais on peut toujours faire demi-tour.
- Non.
Ce simple mot suffit à faire taire la Contrebandière. Les heures n’avaient rien changé à cet état de fait, ainsi vêtue, l’Ombre dégageait quelque chose. De puissant. D’assuré. Et même… d’impérieux. Face à elle, Lühanne se sentait toute petite, presque insignifiante, et n’avait nul désir de la contrarier. Oui, elle devait l’admettre, Mirlina ressemblait à un Seigneur Sith… Plus encore lorsqu’elle portait son bandeau sur les yeux. Cela renforçait la noirceur de ses traits, amplifiait l’air renfrogné qu’elle arborait quand une question lui déplaisait. Lühanne était presque intimidée. Peut-être pouvait-elle réussir après tout… réussir à tromper les Sith…
La Contrebandière inspecta son écran.
- Sortie de l’hyper-espace dans cinq. Quatre. Trois. Deux…
Le cargo jaillit du vide sidéral. Non loin se trouvait la planète qui abritait le siège du pouvoir Sith : La peu accueillante Dromund Kass.
- Je sens le côté Obscur émaner de cette planète… (chuchota la Consulaire.)
Lühanne ne dit rien mais coula un regard vers son amie et vit la grimace que celle-ci affichait. Une grimace qui s’étirait, comme si elle souffrait. Elle non plus ne s’était jamais vraiment sentie à son aise sur cette planète. Comme si quelque chose lui étreignait le crâne.
Un bip retentit dans la cabine, brisant le fil de ses pensées, et une voix sans émotion s’éleva.
- Vous entrez dans l’espace Impérial. Veuillez vous identifier ou nous feront feu.
- Contrôle, je transporte des marchandises pour le compte de l’Empire, je vous envoi mon identifiant et mon code d’autorisation.
Lühanne transféra les données et pendant un instant, le silence s’abattit dans le cockpit. Un silence lourd. Les deux femmes retenaient leur souffle, les yeux rivés sur la console.
- Vous êtes autorisée à atterrir sur Dromund Kass cargo. Gloire à l’Empire.
- Gloire à l’Empire. (répondit Lühanne en coupant la communication.)
Elle jeta un regard à Mirlina, puis haussa les épaules devant son air renfrogné.
- Habitue-toi à l’entendre et à le dire ma vieille.
La Jedi ne répondit rien.
L’entrée dans l’atmosphère de Dromund Kass se fit sans heurt malgré quelques frayeurs. Les tempêtes léchèrent la coque, faisant grincer le métal et ballottant le vaisseau.
- C’est une journée grise il semblerait.
- C’est tout le temps comme ça ici. (répondit Lühanne d’un ton neutre, les yeux rivés sur les instruments.) Tu as un lieu de rendez-vous ?
La Jedi opina et entra les coordonnées sur son datapad, les transférant sur l’ordinateur de la Contrebandière.
- Ok. Je vois où c’est.
La pilote manœuvra habilement son vaisseau, rasant les cimes des arbres sans jamais rien toucher, slalomant entre les montagnes. Elle volait bas, autant pour avoir une vue dégagée qu’éviter les radars qui la détourneraient vers le spatioport. Le cargo se posa dans un petit endroit désert, à quelques mètres du lieu de rendez-vous. Lühanne se tourna vers son amie. La Jedi semblait ailleurs, inspirant nerveusement, son regard perdu dans la jungle environnante.
- Mirlina ?
Celle-ci manqua sursauter. Elle posa un regard sur sa compagne, tirée de ses pensées et lui offrit un sourire qui se voulait rassurant.
- Tu veux que je vienne avec toi ?
- Non. Ça va aller.
- Tu es sûre ?
Mirlina opina, pressa affectueusement l’épaule de son amie avant de faire volte-face. Elle traversa le cargo sans un mot, d’un pas lent mais décidé, s’évertuant à calmer les battements de son cœur. La Force grondait tout autour d’elle, sauvage, puissante, violente… La marque du côté obscur. Il imprégnait l’air, se pressait contre sa peau, sombre, malsain et pourtant enivrant, entêtant.
En descendant la rampe, la jeune femme récita mentalement le code Jedi, se fermant aux émotions et s’entourant d’un cocon protecteur.
Elle rejoignit le point de rendez-vous, perdant peu à peu de son assurance, sa main effleurant régulièrement sa ceinture, ses yeux fouillant les alentours. Et si… et si… et si…
L’endroit était désert. La jeune femme sentit sa gorge se nouer, l’angoisse la gagner. C’était peut-être bien la pire des idées qu’elle ait jamais eu. Elle se sentait épiée, en danger. Le côté Obscur noyait ses sens, diminuait ses facultés.
Il n’y a pas d’émotion, il n’y a que la paix.
Elle ne suivait pas le code Jedi. Elle avait eu des émotions puissantes, auprès d’hommes et de femmes, de différentes races. Elle avait aimé. Enfanté. Mais aussi haït. Pourtant, le mantra parvenait à la calmer, lui permettait de se concentrer. Elle eut une brève pensée pour sa fille et sentit son cœur se gonfler d’amour. Cette seule pensée lui donna du courage et elle prit une inspiration. Elle étendit sa perception grâce à la Force et perçu une présence qui se rapprochait. La main de la jeune femme caressa le manche de son sabre-laser, partiellement dissimulé sous la large cape qu’elle avait enfilé pour se couvrir de la pluie. Une femme sortit des bois, marchant droit vers elle. Ses yeux croisèrent ceux de la Consulaire.
- Habituellement, je ne traite pas avec les Jedi. (dit-elle.)
Mirlina soupira mentalement, délaissant son arme. C’était bien elle. Son contact. Pourtant, elle n’arrivait pas à se sentir à l’aise, elle continuait de se sentir épiée. L’Ombre repoussa cette sensation, se concentrant sur son interlocutrice. Cette femme qui était un membre de sa famille et qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant. Une mercenaire au sein de l’Empire, mère de frères jumeaux. Phëbe Al’jin. Sa tante.
N'hésitez pas à me faire part de vos impressions et je vous dis à la prochaine pour le chapitre 10 !
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