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Photo du rédacteurGautier Florian

Écrit : Saga Aljin Chapitre 8

Dernière mise à jour : 7 janv. 2020

Bonjour à tous et bienvenue par ici pour votre petite séance de lecture !

Aujourd'hui... Star wars !


Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine...

La famille la plus WTF de l'univers ? Sacrément dysfonctionnelle en tout cas !

Et plus précisément, le chapitre 8 de ma fiction sur Star Wars !

Mais alors, vous allez me dire que je ne vous ai jamais donné les chapitres précédents !

Petite histoire !

J'ai démarré cette fiction durant ma période de jeu sur SWTOR, le jeu vidéo (Star Wars The Old Republic). Une fiction à l'origine prévue en 3 chapitres qui comptait l'histoire de Keltal et Sornal, frères jumeaux, l'un étant Jedi et l'autre Sith. L'histoire de leur lutte. Le chapitre 3 se concluait sur un statu quo et j'ai décidé de poursuivre l'aventure, d'abord de simplement 3 chapitre, ajoutant de nouveaux personnages et une nouvelle trame de fond avant de décider de partir sur une histoire plus longue et conséquente qui enrichirait encore davantage l'histoire des Aljin ! Ajout de nouveaux personnages, de nouvelles histoires et trames qui sont venus se greffer !

Seulement voilà. Alors que j'écrivais le chapitre 7, j'ai arrêté le jeu. Une longue pause et je ne suis revenu que rarement dessus, par petite phase avant d'arrêter aussi vite (parce que tout seul, c'est chiant. Et je continue de ne pas en profiter pleinement car en solo x)). Et ma dernière reprise du jeu, accompagné du partage des 7 chapitres précédents à une certaine personne <clin d’œil clin d’œil> m'a fait me replonger dans l'univers et m'a donné envie de poursuivre cette saga et pourquoi pas de la conclure ! On peut toujours y croire...


Bref, du coup, j'ai écrit un 8ème chapitre et je viens humblement vous le partager. Vous faites comme vous le sentez. <Sort un flingue et le pointe directement sur votre cœur.> Comme vous voulez.

Bon, comme je suis bon seigneur... Je vous donne le contexte :


Au début des trois premiers chapitres, la guerre est en train d'éclater après dix à douze années de trêve suite au traité de Coruscant. Dark Sornal, un Sith, contacte la République et affirme vouloir donner des informations à celle-ci mais ne parlera qu'à Keltal, un chevalier Jedi qui a été écarté par le conseil et qui s'est exilé. Il est jugé trop pragmatique et s'est en gros pas acclimaté à la trêve.

Jeysà, un Maître Jedi du conseil est chargée d'aller le chercher et de le briefer. Elle doit échapper à un croiseur impérial en patrouille pour l'atteindre, croiseur qui suivra son vaisseau après son départ. Elle emmènera Keltal au lieu de rencontre. Celui-ci fera face à son frère, qui n'a aucune intention de rejoindre le giron de la République mais voulait seulement se servir d'elle pour retrouver son frère. Keltal croyait Sornal mort et ce dernier veut que son frère se joigne à lui, même s'il n'est pas pour l'Empire. Il se sert juste des ressources pour se renforcer.

Ils se confrontent et ça se termine en match nul, interrompu par le vaisseau impérial. Sornal, blessé, est envoyé vers l'Amiral du vaisseau ayant interrompu son duel et le confronte, puis le tue avant de s'approprier le Destroyer.

Keltal quant à lui est réintégré en tant que Chevalier Jedi.


Seconde partie : Dark Malgus s'intéresse à Sornal et envoie à ses côtés Shanaràh, (ça vous rappelle quelque chose ? :p) pour tenter de le rallier à sa cause. Sornal en profite pour doubler Malgus en faisant de Shanaràh un membre de son équipage, un peu à l'insu de la volonté de celle-ci.

Il va également faire recruter par son officier de pont un mercenaire, toujours dans le but de rallier Keltal à sa cause, en le faisant capturer. Ce mercenaire sera en réalité sa mère, même s'il n'en sait rien. Celle-ci va aller affronter Keltal, comprendre qu'il s'agit de ses fils et revenir vers Sornal pour avoir des explications. Sornal, en comprenant qu'il s'agit de sa mère (il ne l'a que peu connu), va la transpercer de son sabre laser.

Un Sith n'a pas de mère.

Phëbe survivra à sa blessure et décidera de ne plus servir l'Empire, même si elle continue de voyager dans l'espace Impérial.


Quelques mois plus tard, Shanaràh ayant accepté de devenir membre de la famille de Sornal et de le servir (non elle se marie pas avec, c'est platonique), elle se met en tête de retrouver la mercenaire qu'il avait engagé afin de savoir ce qu'elle avait appris. Elle charge Magae, son fils adoptif, d'aller la retrouver.

Magae accepte la mission sans grande envie, se méfiant de sa mère adoptive. Il fait un rêve avec la Force qui le montre s'associer à un Jedi, ce qui le trouble.

Mirlina de son côté (enfin le personnage principal arrive !), est aussi en quête d'information, mais concernant sa mère à elle, Miriana Aljin. Elle va donc voir Keltal Aljin, son cousin, qui a été l'élève de Miriana il y a longtemps, mais celui-ci n'a rien à lui apprendre. Et soudain, il se souvient de quelque chose...


Voilà vous êtes à jour.

Keltal et Sornal étaient les premiers héros de l'aventure, mais dès la naissance de la seconde partie, le personnage de Mirlina était censé devenir celui autour duquel l'intrigue allait se poursuivre. Et la mise en place s'est faite sur trois chapitres avant un chapitre 7 dans lequel elle a pris plus d'importance. Dans le chapitre 8, si elle n'est pas encore le personnage principal, Mirlina prend plus d'ampleur et rapproche de son statut d'héroïne !

Si vous voulez vraiment vous "infliger" le début de la Saga, je vous laisse suivre ce lien. Je n'ai plus les anciens chapitres en dehors de ce site. Vous constaterez aisément l'amélioration qu'il y a eu dans mon écriture et ma façon de concevoir l'histoire. J'espère que ces premiers chapitres ne vous dégoûteront pas et que vous apprécierez le chapitre qui suit.

Et pour information, il s'écoule quelques semaines entre la fin du 7 et le début du 8, j'ai décidé d'accélérer un peu le temps.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture !






 

Chapitre 8




Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Un sourire amère, mélancolique… Triste. Sa main effleura les cheveux de l’enfant, dont la poitrine se soulevait par intervalle régulier. Elle dormait profondément. La Miraluka gardait son regard rivé sur elle, enregistrant chaque détail de son visage dans sa mémoire. Au fond d’elle, une voix lui hurlait de ne pas le faire, mais comme chaque fois qu’elle se manifestait, elle l’ignora, la repoussant aux tréfonds de son âme. La jeune femme essuya la larme qui perlait à son œil.

— Dors… Sois sans crainte, mon enfant…

La Miraluka se pencha au-dessus de la fillette, déposa un baiser sur son front avant de quitter la chambre sans un bruit. Les lumières vives de Coruscant filtrant par les baies vitrées du couloirs l’éblouirent et elle replaça son bandeau avec un grognement. Être une métisse n’avait pas que des avantages, ses yeux étaient particulièrement sensibles. Elle traversa le couloir d’un pas rapide avant d’arriver dans le salon où l’attendait son amie d’enfance, Miraluka elle-aussi. Jeysà. Celle-ci était adossée à un mur, les bras croisés sous sa poitrine, l’air renfrogné. Les deux femmes échangèrent un long regard, si l’on pouvait dire les choses ainsi.

— Elle dort profondément. (déclara Mirlina. ) Merci de l’accepter chez toi.

Jeysà ne répondit rien, gardant la même posture, la même mine. Mirlina se pinça les lèvres.

— Je sais que tu n’as jamais été d’accord avec… mes écarts.

L’érudite poussa un soupir.

— Ne joue pas à ça, Mirlina. Il n’est pas question de tes frasques sexuelles.

L’ombre esquissa un sourire malgré la situation et la colère sous-jacente dans la voix de Jeysà, pleine de reproches.

— Je sais. Je te demande beaucoup.

— Encore une fois, là n’est pas le problème. Je peux gérer. Je suis là pour toi, comme il en a toujours été. Mais ce que tu fais… Tu veux vraiment qu’elle vive la même chose que toi ?

Mirlina se lécha les lèvres. Son amie avait le don de mettre le doigt sur les points sensibles et d’appuyer.

— Non… Je ne le veux pas… Mais je dois le faire.

Elle se détourna, quittant le salon et Jeysà lui emboîta le pas.

— Non, tu n’es pas obligée ! Les souvenirs d’un enfant ne sont pas une garantie !

— Ce ne sont pas les souvenirs de Keltal qui m’ont amené à faire ce voyage, Jeysà ! Ce n’est qu’une piste.

— Plus de vingt ans, Mirlina ! Tu sais comme moi qu’elle est probablement morte…

L’ombre prit une inspiration pour contenir son émoi.

— Peut-être bien… Mais alors pourquoi est-ce que je ne cesse de faire ces cauchemars, Jeysà ?

Celle-ci secoua la tête.

— Je ne sais pas… Tu te sens peut-être coupable, mais tu ne pouvais rien faire. Tu n’étais qu’une enfant quand elle est partie, exactement comme Désirée !

— Et peut-être qu’elle m’appelle. Ou que c’est simplement la Force qui veut me montrer quelque chose. Je dois aller voir, vérifier par moi-même.

— Mirlina…

— Il le faut, Jeysà. Tu le sais aussi bien que moi, je ne peux pas y rester sourde, l’ignorer. Je… J’ai besoin d’y aller…

L’érudite ouvrit la bouche, la referma avant d’acquiescer, à contrecœur.

— Je sais que tu crois devoir le faire… Que rien ne pourra t’en dissuader. (dit-elle, se tournant un instant vers la chambre.) Mais de grâce, reconsidère ton plan d’action.

— Tu ne m’en crois pas capable ?

— Mais tu ne peux pas te faire passer pour une Sith !

— Combien de fois est-ce que j’ai, d’après le Conseil, d’après toi, dépasser les bornes ? Combien de fois ai-je été à la limite, au point que tu craignes de me perdre ?

— Tu es pragmatique, Mirlina, tout comme Keltal. On pourrait croire à une spécificité des Aljin. Mais non, je n’ai jamais cru que tu avais basculé à un seul instant.

— Je saurais me faire passer pour une Sith. (dit l’ombre avec confiance.)

— Bien sûr que tu en es capable. Tu n’as jamais été un parangon de lumière ou de vertu.

Cela faisait… mal, Mirlina devait bien le reconnaître.

— Mais j’ai peur, Mirlina. Peur que tu ne te sentes trop à l’aise. Peur que tu ne bascules.

— N’oublie pas que c’est la peur qui mène au côté Obscur, mon amie.

Jeysà secoua doucement la tête, un sourire peiné sur les lèvres.

— Toi qui n’a jamais été foutu d’appliquer le code ou de le retenir correctement, tu veux me faire la leçon maintenant ?

Mais il n’y avait nul reproche dans sa voix, seulement une certaine ironie ainsi que de la tristesse. Mirlina effleura la joue de son amie.

— Aie confiance en moi. Et veille sur elle.

L’ascenseur s’ouvrit derrière les deux femmes. Elles s’enlacèrent avant que Mirlina ne monte dans la cabine.

— Que devrais-je lui dire ? (s’enquit Jeysà.)

— Dis-lui que sa mère l’aime plus que tout au monde. Dis-lui qu’elle est ce qu’elle a de plus précieux. Qu’elle pense à elle à chaque instant. Et que rien ne l’empêchera jamais de revenir vers elle. Jamais.

Les portes du turbo-élévateur se refermèrent sur la jeune femme, coupant sa dernière phrase. Seule, elle laissa de nouvelles larmes rouler sur ses joues.

— Jamais… Mon petit ange…





Le spatioport de Coruscant était, comme à son accoutumée, noir de monde. Les gens allaient et venaient, les vaisseaux se posaient et décollaient dans un ballet incessant qui ne laissait pas le moindre instant de répit. Le personnel semblait toujours courir dans tous les sens, comme une bonne partie des usagers, accélérant au gré des annonces vocales. Au milieu de ce remue-ménage, l’air calme et posé de la Mirialan était d’un contraste saisissant. Nonchalamment accoudée à une caisse, elle laissait son regard fureter entre les civils et les militaires, jetant des œillades régulières en direction de son hangar. Ses yeux montraient l’ennui que lui inspirait toute cette agitation. De fait, sa façon de se tenir attirait le regard et Mirlina la remarqua immédiatement. La Contrebandière soupira, zieutant sa montre. Amusée à l’idée de la faire poireauter, la Jedi n’alla pas immédiatement à sa rencontre, marchant lentement parmi les passants, laissant son regard se perdre parmi eux. Coruscant était la définition de la cité-planète cosmopolite. Un nombre indéfini de races y transitaient, s’y côtoyaient, certaines plus représentées que d’autres. Les yeux de la jeune femme se posèrent brièvement sur une Chiss, un être à la peau bleue dont la présence n’était guère coutumière au sein de l’Espace de la République. La femme lui offrit un sourire mystérieux que Mirlina ne parvint pas réellement à décrypter. Faux ? Contrit ? Elle n’aurait su le dire et s’en désintéressa.

La Mirialan l’avait enfin remarqué. Les yeux de la Contrebandière pétillèrent de joie et de malice. Mirlina esquissa un sourire. Lühanne avait toujours été un électron libre. Peut-être était-ce pour cela qu’elles s’entendaient aussi bien. La Jedi couvrit la distance les séparant et les lèvres de Lühanne se collèrent aux siennes avant qu’elle n’ait le temps de s’en rendre compte. Le baiser se prolongea une demi-seconde avant que Mirlina ne repousse son amie.

— Euh…

Lühanne lui fit un clin d’œil, amusée.

— Si tu voyais ta tête ! Impayable !

Mirlina demeura interdite et la Contrebandière pouffa.

— Un petit souvenir de nos anciennes escapades, c’est tout, chérie. Tu es prête ?

La Jedi poussa un soupir, retenant le sourire qui essayait de fleurir sur ses lèvres depuis le baiser volé.

— Il me faut juste ton numéro de hangar pour faire transférer mes affaires et c’est bon.

Lühanne attrapa le datapad de l’Ombre, pianota dessus sans la quitter de son regard coquin avant de le lui rendre.

— Alors en route !





Le cargo de la Mirialan avait du vécu. Sa peinture était usée et nombres d’éraflures étaient visibles sur la coque, dont beaucoup provenaient de tirs de blasters. L’intérieur était en bien meilleur état quoique fatigué lui aussi. Un seul droïde se trouvait à bord, chargé de la maintenance du vaisseau et faisant quelque fois office de copilote en cas de besoin. Lühanne aimait travailler seule. Mirlina s’installa dans le cockpit, observant non sans plaisir les doigts de la Contrebandière danser sur les touches de l’habitacle, donnant vie au cargo. Elle avait toujours apprécié cette façon de faire, la finesse des mouvements, la caresse subtile sur les touches. C’en était presque érotique… et hypnotisant.

— Alors, où va-t-on, Maître Jedi ?

— Là où cette appelation pourrait me valoir de sacrés ennuis. (dit-elle.)

— Un paquet de planètes répondent à cette demande. (indiqua Lühanne.)

— Dromund Kass.

— Et celui-là, c’est le pompon ! Mais c’est osé, j’adore !

— Ça n’a pas l’air de te déranger ou inquiéter outre-mesure. (commenta la Jedi.)

— Ça devrait ? (répondit la Mirialan d’un ton narquois.) Si tu savais les demandes que l’on me fait. Et j’ai l’habitude de parcourir l’espace Impérial.

Elle se tourna vers la Jedi, un sourire sardonique sur les lèvres.

— En outre, je sais que mes codes seront valides pour ta destination car j’y étais il y a à peine quelques jours.

— Tu reviens de Dromund Kass ? (s’étonna Mirlina.)

La Mirialan opina.

— J’ai reçu ton appel en partant de là-bas. Tu as sûrement croisé mon colis.

— Ton colis était un Impérial ?

— Ça t’étonne vraiment ?

— Plutôt. Je pensais que tu travaillais pour la République.

— Avec. Et seulement la moitié du temps. (répondit-elle d’un ton léger.)

— Et tu fais transiter des Impériaux ?

Lühanne haussa les épaules.

— Je vais bien faire transiter une Jedi jusqu’au monde qui abrite le siège du pouvoir Sith. (dit-elle avec légèreté.)

Mirlina se passa une main sur la figure, retenant un soupir et repensant aux mots de la Mirialan. Probablement croisé… Un des civils du spatioport ? Elle repensa à la Chiss. Il était rare d’en voir en territoire républicain, les Chiss préférant souvent se lier à l’Empire. Rare mais pas impossible et le spatioport grouillait tellement de monde… Elle soupira intérieurement.

— Qu’en dirais ta sœur ? (dit-elle.)

— Rien de bien folichon, mais je ne suis pas mariée à la République. Tania a le sens du devoir, j’ai celui des crédits. Et ma Major de sœur aime bien me trouver quand elle a besoin de faire des choses mal vues par sa hiérarchie mais qu’elle considère nécessaire. Bref, toujours partante ?

La Jedi prit une inspiration, ravalant une réplique acerbe. Elle n’était pas la mieux placée pour critiquer son amie ou lui faire la morale. Ce rôle convenait mieux à Jeysà.

— Oui, allons-y.

— Et c’est parti !

La Contrebandière manœuvra son cargo avec expertise à travers les voix aériennes de la planète avant de quitter son atmosphère. Ses doigts dansèrent sur le clavier de l’ordinateur de navigation. Des vibrations traversèrent le cockpit comme l’hyper-propulsion se chargeait en énergie. Lühanne abaissa le levier. L’espace se distordit alors autour des deux jeunes femmes. Et le vaisseau passa en vitesse lumière !





L’homme serra les mâchoires, les mains parcourus de tremblements de fureur contenue. Une fois encore, sa cible venait de lui échapper et impossible de la pister en hyper-espace. Il devrait attendre qu’elle en sorte. Cela faisait des jours qu’il la poursuivait et la lassitude commençait à le gagner. Sa proie passait de système en système sans jamais rester suffisamment longtemps au même endroit pour qu’il lui soit possible de l’intercepter. Peut-être essayait-elle de fuir quelque chose… ou quelqu’un. Se savait-elle suivie ? Était-il repéré ? Il se renfrogna à cette idée. Il avait pourtant fait très attention…

L’homme s’étira avec un grognement quand son communicateur bipa. Il accepta l’appel et la voix de sa femme s’éleva dans le cockpit, quelque peu grésillante.

— Un problème, mon amour ?

— Ta cible vient de quitter l’hyper-espace.

— Déjà ?

— Sa balise a été captée par un satellite au-dessus de Voss.

— Voss dis-tu ?

Le Sith fit pivoter son siège et inspecta la carte galactique de son terminal. Il se trouvait en orbite autour de la planète Ossus.

— Des contrats sur Voss ?

— Quelques uns, mais rien de bien folichon. En tout cas, aucun qui corresponde aux critères que nous lui connaissons.

L’homme plissa les yeux. En continuant dans cette direction, sa cible pouvait se diriger vers… C’était un coup de poker, mais… Il entra les coordonnées de navigation dans son ordinateur de bord.

— Je me mets en route, mon amour. Tiens-moi au courant quand le cargo fera un nouveau saut.

— Tu ne les rejoins pas ?

— Les suivre à la trace ne m’a que peu servi jusqu’à présent. Je vais tenter une autre approche.

— Très bien.

Le Sith coupa la communication et enclencha l’hyper-propulseur.





Le vaisseau entra dans l’atmosphère à basse vitesse et bien vite, des tremblements secouèrent son cockpit. La Chasseuse de prime grogna, s’accrochant aux accoudoirs de son siège. Elle détestait l’entrée dans l’atmosphère de Dromund Kass ! Le ciel de cette planète était constamment chargé d’éclairs menaçants et des tempêtes ravageaient sa surface. Sans les bons équipements, il était presque impossible d’y voler sans se crasher. Le cargo traversa la masse nuageuse pour survoler les hautes forêts de la planète, frôlant la cime des arbres. La pilote manœuvra et posa le vaisseau dans une petite clairière, aux abords de la cité. Avec une grimace, la Spécialiste défit sa ceinture et se leva, légèrement nauséeuse.

— Je ne sais pas si je vais te laisser piloter encore longtemps…

— Tu dis ça à chaque fois, et rien ne change. (répondit Mako, à la rigolade.)

Phëbe grommela, prit une inspiration pour se redonner de la contenance avant de rejoindre le sas, qui s’ouvrit dans un bref sifflement. Elle attrapa son macroscope, sortit du vaisseau et observa les alentours à travers la lunette.

— Bon, au moins, l’atterrissage semble n’avoir interpellé personne.

— Quand est-ce que ton contact arrive ?

— Dans une bonne heure, au minimum. Je vais faire un petit tour de repérage. (Elle jeta les jumelles vers Mako, qui les rattrapa au vol.) Prends soin de mon vaisseau !

— Notre vaisseau. Et comme toujours, cheffe.

Phëbe opina avec un sourire et s’éloigna en direction de Kass City.





Le Sith regarda sa proie quitter la zone d’atterrissage improvisée avec un sourire féroce. Son vaisseau avait suivi de loin celui de la Chasseuse de prime depuis son arrivée en orbite et il s’était posé à quelques distances de là. L’homme avait ensuite couvert la distance le séparant d’elle avec un petit sprint, aidé par la Force. Son intuition avait été la bonne, la mercenaire n’avait fait qu’un court arrêt au-dessus de Voss, peut-être bien pour faire le plein de carburant, avant de mettre le cap sur Dromund Kass, où il l’avait patiemment attendu. Et cette fois-ci, elle ne lui échapperait pas.

Magae se rapprocha du sas du cargo. Par chance, celui-ci était resté ouvert. Il usa de la Force pour se dérober aux yeux de tous et s’engouffra à bord du vaisseau. Il n’y avait qu’une seule âme vivante à bord, ainsi qu’un droïde mécano affairé à de la maintenance. L’homme n’eut aucune difficulté à les éviter tous les deux et fouilla les différentes pièces du vaisseau jusqu’à tomber sur la chambre de sa cible. Son regard se posa sur l’holo-ordinateur installé sur un bureau. Avec un haussement d’épaule, il s’y installa et alluma l’appareil. Celui-ci était bien évidemment verrouillé. L’homme attrapa une clé de cryptage à sa ceinture, l’activa avant de l’insérer à la base de l’ordinateur. Un petit grésillement s’échappa de la clé et des lignes de codes défilèrent à l’écran avant que le mot de passe ne saute. L’homme, abandonnant son camouflage, laissa ses doigts danser sur le clavier, fouillant les bases de données de sa cible. Peut-être pouvait-il y trouver les réponses qu’il cherchait.

Hélas, l’appareil servait essentiellement au travail. Il ne recelait aucune donnée pertinente. À l’exception d’une seule. Une discussion par holocom sauvegardée. Magae la lança et l’hologramme de sa cible apparut. Celle-ci se trouvait dans la pièce principale de son vaisseau, face à l’holocom. Un homme apparut face à elle.

Jedi, pensa instantanément le Sith.

Cela crevait les yeux, dans sa façon de s’habiller, de se tenir.

— J’aurai besoin de ton aide.

— Qu’attends-tu de moi ?

La conversation grésilla, comme si sa bande était usée. Magae plissa les yeux, sceptique, avant de grogner en constatant que l’enregistrement était en grande partie inutilisable. L’image continua sans le son avant de se brouiller, puis de se couper brusquement. Et le fichier s’effaça sous les yeux du Sith. Celui-ci resta interdit une seconde, qui s’étira quand d’autres dossiers commencèrent à disparaître.

Une protection !, réalisa-t-il.

L’holo-ordinateur de la mercenaire était manifestement doté d’un système qui s’activait à la détection d’une intrusion. Transfert de données ou simple effacement, il supprimait un à un tous les fichiers jusqu’à rendre le disque vierge et inutilisable. Magae assista impuissant à la destruction complète du système et, dans un élan de rage, frappa du poing sur le bureau.

Maligne la Chasseuse.

L’homme poussa un long soupir pour évacuer colère et frustration, avant de se laisser aller en arrière, songeur. Au moins avait-il pu récupérer une donnée qui n’était pas dénuée d’intérêt. Elle fricotait avec un Jedi… la question était… quoi ? Un amant ? Ou…

— Qui êtes-vous ? Et que faites-vous ici ?

Ces questions manquèrent faire sursauter le Sith et lui firent perdre le fil de ses pensées. Son regard délaissa le plafond pour se poser sur une femme dans le couloir, qui le dévisageait avec un mélange d’hésitation, de hargne, de méfiance. La collègue de la mercenaire.

Magae soupira intérieurement. Il avait été bien imprudent et s’était de plus laissé surprendre. Si sa mère avait été là, elle l’aurait sûrement électrocuter pour le punir. Il grimaça en se levant, tirant la chaise.

Mako recula d’un pas et attrapa son arme avant de mettre en joue le Sith, sans lui laisser le temps de prononcer le moindre mot. Et elle fit feu ! Le Zabrak dévia les tirs par la Force avant de projeter la jeune femme en arrière. Celle-ci s’écrasa contre la cloison derrière-elle avant de s’écrouler au sol. Le Sith fut sur elle avant qu’elle ne reprenne ses esprits et l’assomma.

Magae resta penché au-dessus de la jeune femme durant un moment, se flagellant mentalement pour son inconscience. Une série de bip affolé et menaçant lui fit tourner la tête. Le droïde astromécano, probablement alerté par les tirs de blasters, avait rappliqué. Ses appendices étaient tous sortis, des outils dirigés vers le Sith. Le petit droïde fit feu et Magae esquiva au dernier moment, pris au dépourvu. La machine était armée ! Son sang ne fit qu’un tour et il concentra le pouvoir de la Force entre ses doigts, libérant des éclairs rageurs qui surchargèrent les circuits du droïde et le firent exploser. D’un mouvement, le Zabrak se débarrassa des pièces, les envoyant valser dans un coin du vaisseau. Puis, il souleva la jeune femme et la déposa dans le cockpit avant de l’attacher à un siège. Enfin, il s’installa dans un coin, se mit en tailleur et communia avec la Force et le côté Obscur, en partie pour se requinquer. Bientôt, sa proie serait là.





Phëbe grimpa la rampe d’accès tout en élevant la voix.

— Bon, rien à signaler, Mako.

Seul le silence lui répondit.

— Mako ?

Rien, encore une fois. La femme fronça les sourcils et prit la direction du cockpit en réitérant ses appels, qui demeurèrent lettre morte. Son regard s’accrocha à la tignasse de sa collègue, assise dans le cockpit et elle secoua la tête.

— Bah alors, tu n’entends pas quand je t’appelle ? Il faut faire réviser tes implants !

Il n’y eut aucune réaction et l’inquiétude commença à gagner la mercenaire. Méfiante, elle se saisit de son blaster, s’avançant lentement, les sens en alerte.

— Mako ?

Le son caractéristique d’un sabre-laser retentit et elle leva son arme, les yeux écarquillés. Un homme venait d’apparaître face à elle, armé d’un sabre laser double. Il se trouvait entre elle et sa partenaire. Phëbe avait entendu bien des choses à propos des Sith capable de se camoufler par la Force, mais c’était la première fois qu’elle faisait face à l’un d’entre eux. L’homme, un Zabrak, dont les yeux à l’éclat orangé étaient fixés sur elle paraissait calme, froid, dangereux. Elle recula d’un pas.

— Qui êtes-vous ?

— Déposez votre arme. (dit le Sith d’une voix aussi tranchante que le duracier.)

Phëbe connaissait assez bien les Sith pour savoir qu’une telle demande ne tolérait pas une autre réponse que l’acceptation. Et elle savait de quoi étaient capables les Sith, pour avoir travailler avec eux. Elle grimaça, une douleur qu’elle croyait disparue se réveillant dans son ventre. Une sensation de brûlure extrême… une blessure causée par un sabre laser. Elle frémit malgré elle, peu désireuse de retenter l’expérience. Pour autant…

— J’y suis bien trop attachée, je vais devoir décliner.

— Ainsi soit-il !

Magae fit appel à la Force et projeta la mercenaire à travers le vaisseau. Celle-ci fila le long du couloir et activa son jetpack pour créer une poussée contraire avant de rencontrer un mur. Elle s’étala au sol, fit une roulade pour se mettre debout et croisa le regard du Zabrak, qui s’avançait vers elle d’une démarche lente, mesurée. Elle le mit en joue… avant d’abaisser son arme en jurant. Elle ne pouvait tirer ici, sous peine de risquer d’endommager le vaisseau ou de toucher Mako par accident. Ce genre de lieu étriqué donnait un avantage certain au Sith, elle en était plus que consciente. Aussi décida-t-elle de faire volte-face et se précipita hors du vaisseau. Dans sa course effrénée, la jeune femme manqua trébucher. Elle posa un explosif au sol, s’éloigna de quelque pas avant de lever son arme en direction de la rampe. Et attendit. Attendit. Et attendit. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, la rendant partiellement sourde aux sons extérieurs. Les secondes s’étirèrent en longueur sans qu’elle ne décèle le moindre petit mouvement. Pourtant, le cargo n’avait qu’une seule sortie. Si le Sith voulait la poursuivre, il devait passer par la rampe, passer dans sa ligne de feu. Voulait-il l’attirer à l’intérieur, la faire revenir ? Les pensées de Phëbe se tournèrent un instant vers son associée et sa poitrine se serra brièvement. Mako était toujours avec lui… Elle abaissa légèrement son arme, en proie aux doutes… et un bourdonnement retentit alors. Le canon du blaster fut coupé en deux et Phëbe le lâcha, prise au dépourvue. Elle poussa un juron, recula d’un pas en s’emparant de sa seconde arme. Cet enfoiré pouvait se rendre invisible, elle ne l’avait pas pris en compte ! Enragée contre elle-même, la mercenaire ne remarqua pas immédiatement le mouvement de main de son assaillant et se retrouva une nouvelle fois projetée en arrière. Elle percuta un arbre et son épaule gauche encaissa le plus gros du choc, rendant son bras tout endolori. La Chasseuse se ramassa sur le sol avec un grognement.

Le Sith s’avançait vers elle, sa double lame vrombissante. La Mercenaire jura et se releva avant de faire feu ! Les tirs de blasters fusèrent et l’homme les dévia avec aisance. Sa main se leva et des éclairs en jaillirent, frappant l’humaine qui s’en retrouva tétanisée au point d’en lâcher son arme. Elle n’avait plus le temps de la ramasser. L’assaut du Sith s’était arrêté, et elle serra les poings pour se ressaisir avant de pianoter sur l’interface fiché dans son brassard. Son jetpack s’activa alors en frémissant et la femme s’envola d’un bond dans les cieux. Il lui fallait mettre le plus de distance possible avec le Zabrak !

Magae observa sa cible tandis qu’elle quittait le sol. Il concentra la Force dans une main qu’il leva dans sa direction. Le vol de la Spécialiste s’arrêta brusquement. L’homme tira alors d’un coup sec et elle fut projetée brutalement en arrière, heurtant le sol avec tant de force que son réacteur se brisa sous l’impact. Le souffle coupé, la vision trouble, Phëbe leva son bras en direction de son ennemi, prête à le faire griller sur place à l’aide de son lance-flamme avant de se figer. Une chaleur intense, concentrée, brûlait la peau de son cou tandis qu’elle perdait son regard dans celui, froid, du Zabrak. La lueur émise par le sabre-laser créait des ombres dansantes sous la capuche de l’homme, attisant l’effet de flamme dans ses yeux. Elle déglutit. Elle était battue, entièrement à sa merci. D’un simple geste, il pouvait transpercer son crâne, ou sa gorge. Et même la décapiter. Et ce bien avant qu’elle n’ait le temps de réagir et d’actionner son lance-flamme. Mais alors pourquoi s’était-il arrêté ?

Les deux adversaires restèrent ainsi durant un temps qui parut interminable, à se jauger mutuellement, sans esquisser le moindre geste. Phëbe leva finalement une main en signe de reddition avant de laisser ses bras retomber mollement contre ses côtés. Le Sith restait de marbre, son arme toujours dégainée, prête à lui ôter la vie.

— Que voulez-vous ? (balbutia la mercenaire.)

Sa question resta en suspend entre eux durant ce qui lui parut une éternité. L’homme la dévisageait d’un air indéfinissable. Il n’y avait pas la moindre émotion dans ces yeux. Il désactiva finalement ses lames.

— Des réponses. (dit-il simplement.)

Il n’y avait nulle colère ni même animosité dans cette voix, et pourtant, la Chasseuse de prime frémit. L’ homme tendit une main qu’elle accepta après une courte hésitation.

— Quel genre de réponses ? (s’enquit-elle, méfiante.)

— Je crois savoir que vous avez travaillé pour Dark Sornal.

Phëbe tiqua à ce nom et se lécha les lèvres, quelque peu nerveuse. Un sourire se dessina sur les lèvres du Zabrak.

— Je connais une personne très désireuse d’obtenir des informations à ce sujet, et prête à beaucoup de choses pour les obtenir.

— On vous a chargé de me capturer.

— Oui.

— Pourquoi me le dire ? S’agit-il d’un jeu cruel, Sith ?

Magae fronça le nez, ses lèvres se retroussant, comme si un goût désagréable s’était invité dans sa bouche.

— Sith… Cela sonne presque comme une insulte dans votre bouche.

Phëbe ne répondit rien, soutenant le regard du Zabrak. Celui-ci fit claquer sa langue.

— Je veux… comprendre. (dit-il alors.)

— Comprendre ?

— Cette mission m’a été confié par… ma mère.

Phëbe nota le ressentiment dans la voix du Zabrak, même s’il faisait de son mieux pour le dissimuler et le nota mentalement.

— Dark Shanaràh. (Les yeux de Magae luisirent un bref instant.) Une Sith qui ne fait pas dans la demi-mesure et qui laisse peu de choses au hasard. Je veux comprendre ce qu’elle manigance. Je veux comprendre votre rôle dans tout ça.

Phëbe se rappelait vaguement de cette Shanaràh. Une sorcière Sith aux ordres de Dark Sornal. Repenser à son fils lui serra la gorge et elle porta instinctivement la main à son ventre, ce que ne manqua pas de remarquer son assaillant.

— Je veux savoir quelles informations vous pouvez bien détenir.

— Je ne vois pas quoi vous dire.

— Ne me prenez pas pour un idiot.

Elle déglutit.

— Et si je refusais de parler ?

— Je pourrais me tourner vers ce Jedi avec qui vous avez discuté il y a peu. (fit-il d’une voix un rien menaçante.)

L’estomac de la Chasseuse se noua et l’horreur s’invita dans ses yeux. Magae opina intérieurement.

— Parlez. (se contenta-t-il de dire.)

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2 Comments


Gautier Florian
Gautier Florian
Nov 10, 2019

@Maritza oxx

Merci du retour :) Les incises entre parenthèses, c'est ma marque de fabrique on va dire. Je le fais toujours ainsi, pour clairement les délimiter, car il m'est arrivé de les rendre plus longue. Et il m'est aussi arrivé de me perdre dans la lecture de certains romans, à plus savoir ce qui était du narrateur et du dialogue. Comme ça, la distinction est claire.


Maintenant, je sais que c'est inhabituel, mais j'ai prit l'habitude de faire ainsi et ça me convient totalement. ^^


Et concernant du coup les chapitres précédents, je n'irai pas jusqu'à dire que j'en ai honte, mais j'ai beaucoup évolué depuis et ça se ressent très clairement ^^'

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Maritza oxx
Maritza oxx
Nov 10, 2019

Ouaaaa ben c'est pas mal ! Bon je n'ai pas compris l'intérêt des incises entre parenthèses ^^ oui ça m'a perturbé ^^ et je pense qu'il faut quand même que je regarde le début ! Mirlina je comprends mieux le pseudo :3

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