Aujourd'hui, c'est un nouvel extrait que je vous propose. Un extrait sur... Le Guerrier Millénaire.
Mais qu'est-ce donc ? Eh bien, le Guerrier Millénaire est une oeuvre de fiction originale écrite par votre serviteur.
Elle s'intéresse à une jeune homme : Drake Albin, un terrien comme vous et moi... Du moins en apparence. Et oui, pour qu'un livre sur le fantastique se lance, il faut bien que le héros ne soit pas comme les autres, qu'il ait un destin, au minimum ! Et c'est le cas de Drake, qui va découvrir que non seulement il n'est pas un simple terrien, mais également qu'il doit mener à bien une bataille afin de sauver son monde. (Rien que ça.) Mais cette bataille, pourquoi est-il le seul à la mener ? Pourquoi lui ? Tant de questions qui ne peuvent trouver une réponse qu'au travers des pages du roman. Mais je vais tout de même vous donner quelques informations.
L'action se déroule sur la planète Terre, en 2006. Mais pas notre Terre. Il est évident qu'il s'agit d'une version parrallèle sur laquelle des créatures non humaines vivent, en cachette des humains. La Terre est une planète mère, cible de convoitises, comme les autres avant elle. Mais elle est la seule à avoir réussi à repousser non pas une, ni deux, mais bien de nombreuses tentatives d'invasions. Seulement, chaque invasion repoussée ne fait que remettre le problème à plus tard. Et c'est désormais au tour de Drake d'affronter les menaces qui pèsent sur son monde, grâce aux formidables pouvoirs qui sont siens et dont il ignorait tout. Car il est le Guerrier Millénaire.
Cette saga, car elle est pensée comme telle, n'a pour l'heure qu'un seul tome d'écrit, le second étant en cours de réécriture/amélioration. Elle en comptera 4 en tout. (En tout cas, elle est pensée ainsi à l'heure actuelle.)
L'extrait que je vous propose aujourd'hui est le prologue du premier tome qui se nomme : L'Illdinus.
C'est un projet qui me tient particulièrement à coeur et j'espère pouvoir vous proposer le roman à la vente d'ici quelques temps.
Si vous aimez cet extrait, n'hésitez surtout pas à me le faire savoir et j'en posterai peut-être d'autres.
Je vous souhaite une bonne lecture.
Prologue.
Il y a plusieurs millénaires...
Cela faisait près de trois jours que la neige tombait sans discontinuer, recouvrant toutes les terres à perte de vue d'une épaisse couche blanche. Le vieil homme laissa son regard se perdre au loin avec mélancolie avant de resserrer les peaux de bêtes sur son corps frêle. Il toussa à deux reprises et cracha des glaires mélangées à du sang. De petits tremblements secouèrent son vieux corps et il renifla de mépris. Kairan n'avait déjà que trop vécu grâce à la magie de l'étranger et il ne le savait que trop bien. Mais son corps ne pouvait pas lui faire défaut, pas maintenant. Il s'emmitoufla un peu plus dans ses peaux et poursuivit son ascension. Quelques heures lui furent nécessaires pour parvenir au sommet. Quand il l'atteignit, il s'autorisa une courte pause, afin de reprendre son souffle. L'air glacé lui irrita la gorge et brûla ses poumons ce qui le fit tousser de nouveau. Finalement, il reprit sa marche et parvint au centre d'un petit village. Il s'approcha de l'une des tentes et tapota contre les peaux. Le rabat glissa après une dizaine de secondes et un homme bourru sortit la tête, l'air mécontent. En croisant le regard de Kairan, son visage s'illumina.
- Mon vieil ami ! (S'exclama-t-il.) Dehors, par un temps pareil, mais tu es fou !
- Malheureusement, la neige ne saurait arrêter ni altérer le cours des choses.
L'homme se décala.
- Mais entre donc !
Kairan pénétra dans la tente et fit coulisser le rabat avant de se placer près du feu, s'accordant ainsi un peu de repos. Il testa la chaleur des flammes en passant ses mains au dessus puis se frictionna la poitrine afin de se réchauffer.
- Mona, apporte donc un bol de soupe à notre invité ! (Appela l'homme.)
- Ton hospitalité est toujours aussi grande, Nihla.
La dénommée Mona quitta la tente attenante pour rejoindre les deux hommes, avec un bol de soupe à la main qu'elle tendit à Kairan dans un sourire. Le vieil homme le prit avec reconnaissance et en but une gorgée avant de pousser un soupir de contentement.
- Délicieux.
- Comme toujours, non ? En ces temps sombres, sa cuisine est un rayon de soleil, et sa présence également. (Nihla regarda son ami d'un air grave.) Le temps est complètement déréglé. De la neige en saison chaude ? Nous allons perdre toutes nos récoltes !
Kairan demeura silencieux un instant, savourant une nouvelle gorgée, le regard perdu dans les flammes. Nilha attrapa un bout de bois et attisa le feu.
- Te souviens-tu des anciennes prophéties ? (S'enquit finalement le vieil homme.)
- Tu ne vas pas recommencer avec ça.
- Tout était écrit.
- Je n'ai pas ta croyance.
Kairan soupira avec tristesse.
- C'est regrettable. Cela faciliterait les choses.
- Qu'attends-tu de moi, vieil homme ? (Soupira Nihla, contrarié.) Je doute que tu aies bravé la tempête uniquement pour une visite de courtoisie.
- Je suis en route vers l'étranger.
- Vieille fable que cela.
- Non. Il existe bel et bien.
- Mille ans que ta famille nous en parle et mille ans qu'il est absent.
- Il va revenir. (Déclara Kairan, confiant.)
Nihla haussa les épaules.
- En quoi cela me concerne-t-il ?
- Ton fils doit m'accompagner jusqu'au sanctuaire.
- On en a déjà parlé. C'est non.
- Il le faut. (Insista Kairan.)
- Et pourquoi faire, hein ? (S'écria le chef.)
- Afin que l'étranger en fasse un guerrier.
Nihla cracha avec dédain.
- C'est déjà un guerrier. Je l'ai formé moi même !
- Et admirablement, j'en suis certain. Mais là, il s'agit de tout autre chose.
- Et de quoi ? (S'enquit Nihla avec scepticisme.)
- De magie.
Le chef eut un rire sans joie.
- Je crois que la folie t'a rattrapé.
- Si seulement, mon ami. Si seulement.. (Il marqua une pause.) Te souviens-tu des vieilles écritures ?
- Je ne dois ma place qu'à moi même !
- Peu importe. Je te parle du climat.
- La neige en saison chaude... (Lâcha-t-il d'un air renfrogné.) Simple coïncidence !
- C'est le signe de leur arrivée imminente.
- Ils n'existent pas !
- Tu refuses de voir la vérité !
- Je refuse de sacrifier mon fils !
Kairan se figea, ne sachant plus quoi dire. Des larmes roulèrent sur les joues de Nihla.
- Je refuse de le sacrifier ainsi... Pour rien.
- Nihla... (Fit Kairan avec douceur.) Certaines choses échappent à notre compréhension. Mais je peux t'assurer que l'étranger n'est pas ainsi.
- Le connais-tu seulement ?
- Suffisamment pour savoir qu'il est là pour nous sauver.
Nihla enfouit sa tête entre ses mains durant de longues minutes, inspirant profondément avant de finalement opiner.
- Prends soin de mon garçon...
- Je t'en fais la promesse.
Kairan se leva et posa une main sur son épaule dans un geste amical. Le chef la lui pressa, évitant soigneusement de croiser son regard. Le vieil homme sortit de la tente et traversa le village jusqu'à celle du fils. Il trouva le jeune homme endormi, allongé sous les peaux de bêtes, sa femme lovée contre lui. Kairan le réveilla en douceur, un pincement au cœur.
- Tion. (Souffla-t-il.) Debout mon garçon.
L'intéressé ouvrit lentement les yeux et les posa sur Kairan.
- Que... De quoi ? (Demanda-t-il, l'esprit encore embrumé.)
Le vieil homme lui sourit d'un air bienveillant.
- Viens avec moi.
Tion laissa son regard dériver vers le rabat de la tente et aperçut son père qui attendait dehors, le visage grave, avant de revenir sur Kairan.
- Ainsi donc, tu l'as convaincu ?
Le vieil homme opina et Tion se leva, repoussant délicatement sa femme avant de s'habiller. Une fois prêt, il quitta la tente et son père le prit par les épaules dans un geste cérémonieux.
- Sache, mon fils, que tu es toute ma fierté.
- Merci, père.
- Et... Je veux que tu sois... prudent.
Le jeune homme attrapa les bras de son père et hocha la tête.
- Prends soin d'elle. (Il se tourna vers Kairan.) Je suis prêt.
Le vieil homme lui offrit un sourire avant de faire face au chef du village. Il défit les lanières de son sac et le lui tendit.
- Les anciennes écritures. Tu les mettras en lieu sûr. (Dit-il avec confiance.)
Nihla le dévisagea un instant, hésitant.
- Est-ce un adieu, mon ami ?
- J'en ai bien peur.
L'homme prit le sac tendu et les deux hommes s'étreignirent. Puis, Kairan s'éloigna, Tion sur ses talons. Nihla les regarda partir, le cœur lourd, la bouche sèche. Il savait qu'il ne reverrait probablement jamais son fils. Une question tarauda son esprit : Avait-il pris la bonne décision ?
Ses yeux coulèrent vers le sac. Il retourna dans sa tente et l'ouvrit pour découvrir les fameux écrits. L'espace d'une seconde, il fut tenté de tout jeter au feu. Il engouffra ses mains dans la sacoche et caressa les pages du bout des doigts avec une délicatesse qu'il ignorait posséder. Après de longues minutes, Nihla quitta sa tente et en rejoignit une autre, s'engouffrant sous le rabat entrouvert.
- Eldridd. Je te confie ceci. (Déclara-t-il de façon abrupte.)
L'intéressé leva la tête vers son chef et le dévisagea longuement sans réellement comprendre. Ses yeux descendirent vers le sac que lui tendait l'homme et il l'attrapa.
- Chef ?
- Conserve-les comme ce que tu as de plus précieux. Ta famille en a désormais la garde.
Kairan grelottait. Le vent était plus froid qu'ailleurs au sommet de la montagne et cela faisait maintenant deux jours qu'il se trouvait ici. Une quinte de toux le saisit et il cracha du sang. Le vieil homme s'essuya la bouche d'un revers de la main avant de porter son regard vers le ciel. Il n'y avait pas un seul nuage en vue et la neige avait cessé de tomber. Néanmoins, l'air était plus lourd, comme vicié. Et le ciel était d'un rouge sang des plus inquiétants. Il prit une inspiration pour chasser la peur qui commençait à emballer son cœur et laissa son regard couler vers les deux hommes face à lui. Cela faisait de longues minutes qu'ils discutaient. Kairan avait préféré demeurer en retrait. L'étranger avait formé le jeune Tion, lui apprenant autant qu'il était possible en un laps de temps aussi court. Ses progrès avaient été fulgurants, néanmoins, sa formation demeurait incomplète. Et Kairan savait qu'il était le seul fautif. Il s'y était pris trop tard. Des grognements gutturaux s'élevèrent au loin et il frémit. Ils étaient là. Kairan ne pouvait les voir, mais il les entendait et les ressentait. Leur noirceur sans égale le prenait à la gorge et posait comme un poids sur ses épaules.
Tion s'inclina face à l'étranger avant de bondir vers les cieux. Kairan le regarda faire, émerveillé. Bien sûr, en tant que gardien des anciennes écritures, il connaissait les pouvoirs de l'étranger et de ceux qu'il avait choisis. Mais le voir de ses yeux était tout autre chose et il se surprit à l'admirer jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un point indistinct à l'horizon.
- J'aurais dû venir plus tôt. (Déclara-t-il d'une voix absente comme l'étranger le rejoignait.)
- En effet, cela aurait été préférable. Même si... Au final, l'impact est insignifiant.
- Va-t-il s'en sortir ?
- Tu demandes si il va réussir ? Oui.
- Non, Seigneur. Si il va survivre.
- Chacun de nous à un rôle à jouer. (L'étranger posa son regard sur le vieil homme et sourit d'un air bienveillant.) Et tu as accompli le tien.
- Je n'ai pas de descendance pour assurer la succession.
- Il est triste que ta lignée s'arrête ainsi. Mais sache que ce fut pour moi un honneur que ta famille me serve durant tant de millénaires.
Kairan s'inclina autant qu'il put.
- Tout l'honneur était pour nous, Seigneur. Nous vous devons la vie. Nous tous. Même si beaucoup l'ignorent... Ou choisissent de le faire.
- C'est peut-être mieux ainsi... (Souffla l'étranger avec mélancolie.)
De puissantes explosions illuminèrent les cieux qui prirent une teinte orangée. Les deux hommes levèrent les yeux vers le ciel, témoins silencieux des répercussions du combat de Tion. Les minutes, puis les heures s'écoulèrent et l'intensité des combats alla en diminuant. Un vent puissant d'origine inconnue balaya alors la Terre, passant à travers hommes et animaux sans leur faire de mal. La neige ne bougea pas, les branches restèrent immobiles. Un flash de lumière illumina le ciel et inonda la planète un bref instant. Puis, le soleil propagea ses rayons et le calme s'installa. L'étranger conserva les yeux fixés vers les cieux, les épaules voûtés, quelques larmes roulant sur son visage.
- C'est fait... (Murmura-t-il d'une voix lourde.)
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