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Photo du rédacteurGautier Florian

Extrait : Kellygan


Bonjour à tous.

Comment allez-vous ? Actualité un peu morose hein ? Je ne vous en veux pas d'être un peu amer, je le suis aussi.

Du coup, je viens, je l'espère, vous mettre un peu de baume au cœur en vous offrant un extrait ! J'avais annoncé que j'en remettrais, et promis sur Twitter que mon prochain se ferait sur le blog. Et je tiens mes promesses, dans la mesure du possible :p Je réfléchis à poster de nouveaux articles prochainement également. Aujourd'hui, c'est donc un extrait de mon roman en cours d'écriture que je vous propose, plus précisément la fin du chapitre 11. avec des fautes, sinon, c'est pas amusant, bien entendu :p Vous suivez donc Kellygan, jeune femme dotée de pouvoir psychique, après son réveil dans une mystérieuse clinique privée, par un coma de plusieurs mois. J'espère que la lecture vous sera agréable et je vous dis à bientôt !


Le rêve qui vint la hanter cette fois-ci était plus vieux, comme venant d'une autre époque. Sa mère, son père, sa soeur... Ses parents venaient la chercher alors qu'elle regardait la télévision, paniqués. Ils fuyaient, mais Kelly n'avait jamais su de manière exacte quoi. Ils fuyaient, tout simplement, comme d'autres familles. Ils courraient, poursuivis par des hommes armées. Les balles fusaient, des corps tombaient. Ses parents hurlaient, s'adressaient à elle, mais les mots étaient hachés, noyés par les percuteurs des fusils qui crachaient la mort sur eux. sa soeur, dont elle tenait la main, la lâchait soudainement. Comme ç chaque fois, elle mettait un temps certain avant de remarquer sa disparition, de voir l'horrible vérité. Son père suivait, fauché en pleine course d'une balle en plein thorax. Acculées, uniques survivantes, la mère de Kellygan la serrait dans ses bras, cachait son visage, essuyaient ses larmes sans se préoccuper des siennes, qui inondaient son visage habituellement si beau, si tendre, si délicat. Des coups de feux retentissaient alors, des cris suivaient et Kellygan tombait au sol, dans les bras de sa mère, prisonnière de son étreinte désormais glacée. Ce moment était le plus insoutenable du cauchemar. Et l'attente était toujours interminable. Prostrée contre le corps encore chaud de sa mère, l'enfant attendait, le sang battant à ses tempes, sa mort inéluctable. Elle tremblait, pleurait, gémissait, impuissante, soumise, résignée. Mais la mort ne venait jamais l'emporter. Les soldats ne venaient jamais la faucher à son tour. Elle restait seule, abandonnée de tous, au milieu d'une mer de cadavres, recouverte d'un sang qui n'était pas le sien. Mais le rêve fut différent cette fois-ci et de nouveaux coups de feux retentirent, ainsi que des cris, ceux des soldats, mécaniques, inhumains. Kellygan attendait, dans l'angoisse, jusqu'à ce qu'une main se referme sur elle, l'aide à se relever. Elle demeurait ratatinée, apeurée, mais l'homme face à elle la rassurait par des mots choisis, l'aidait à reprendre pied. Jarod...

Elle ignorait pourquoi c'était lui qu'elle voyait, pourquoi son esprit le posait en sauveur. La jeune femme supposait qu'elle voyait en lui un héros... Mais il était mort désormais, comme sa famille, comme ses amis... Seule dans cette étrange chambre d'hôpital, alitée, soumise à un homme dont elle ne connaissait même pas le nom, elle déprimait, mais ne dépérissait pas, hélas. Des bruit de pas lui parvinrent depuis le couloir et le docteur entra dans la pièce après avoir déverrouillée la porte qui coulissa avec un bref sifflement. Il se posta devant elle, sourit.

- Comment vous sentez-vous, très chère ?

Elle ne répondit rien, évita son regard, fermée, mélancolique. L'homme fit claquer sa langue.

- Ah, toujours l'esprit morose. Encore ces cauchemars ? Toujours le même ?

Elle lui en avait donc parlé. A quel moment, elle ne s'en souvenait plus. Elle n'avait pas de souvenirs réels de leurs échanges avant ces derniers jours. Son esprit était toujours confus, brouillé. Elle peinait encore à émerger, à cause des drogues qui lui étaient administrées, peut-être aussi à cause de son désir d'oublier. Elle se contenta de secouer la tête, refusant toujours de croiser son regard.

- C'est un cauchemar plus perturbant. (Devina-t-il, l'observant avec attention.) Cessez donc d'y penser, ma chère. Cela ne peut vous faire que du mal.

Elle lui accorda enfin un regard, empli de mépris.

- Et pas vous, peut-être ?

- Vous faire du mal est bien ce que je redoute le plus, ma chère. Vous n'imaginez pas votre importance ! Vous n'imaginez pas à quel point ce que nous allons faire dans ces prochaines semaines sera crucial !

Etait-ce la colère ou une réduction des doses ? Kellygan n'aurait su le dire, mais en cet instant, son esprit tournait pratiquement à plein régime. Elle ne savait pas réellement de quoi l'homme parlait, mais comprenait les mots qu'ils prononçaient, l'importance qu'ils avaient.

- Mais qu'attendez-vous de moi ?!

- Le psychisme.

Elle le regarda, les yeux écarquillés avant de secouer la tête.

- Je ne suis pas... Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. (Bafouilla-t-elle.)

Il ricana.

- Je crois que si. Permettez, ma chère. (Il appuya sur un bouton dissimulé à son poignet. Le mur derrière lui s'anima et des images de sécurité défilèrent, montrant une chambre qui n'était pas celle dans laquelle se trouvait Kellygan. Elle se voyait, inconsciente, des hommes et des femmes, probablement des médecins, s'afférant autour d'elle, au dessus d'elle. Son autre elle poussa soudain un cri, se contorsionna. L'air ondula, un frémissement parcourut l'assemble. Puis, une onde psychique traversa la pièce, repoussant les médecins avec force, les envoyant s'écraser contre les murs. Le hurlement de son avatar ne cessait de s'amplifier de même que l'énergie qui se dégageait de son corps, maintenant les docteurs collés contre les parois de la pièce. Quelqu'un sortit une seringue et la lui planta dans le bras. Tout s'arrêta, les corps tombèrent au sol, parfois avec un bruit mat, des geignements. Une tâche sombre se répandait sur le ventre de son autre elle, sous les pansements. Elle déglutit.

- Votre puissance est sauvage. Indomptée. Et terriblement puissante.

Elle secoua la tête, des larmes dans les yeux.

- Non... Je vous en prie...

- Je sais l'émotion qui est vôtre. Mais ne vous inquiétez pas. Tout se passera bien. Nos avancées dans le psychisme seront spectaculaire, grâce à vous.

- Je ne veux pas ! (Hurla-t-elle, tirant sur ses liens, un éclat orangé brillant au fond des yeux.)

Il sourit.

- Je vois que vous êtes en formes ! Je voulais vous donner un peu plus de repos, mais je pense que cela fera l'affaire. Votre hargne nous sera utile. (Il appuya de nouveau sur un bouton à son poignet.) Faites venir l'équipe et préparez la salle.

- Non ! (Cria Kellygan, forçant l'homme à reculer, à se boucher les oreilles.)

Des tremblements secouèrent le lit, les machines, la table. Une chaise se souleva de sol, flotta dans les airs avant de percuter violement le plafond.

- Je refuse d'être un cobaye !

Les vis commencèrent à tourner, s'échappant de leurs gonds. Un verre d'eau posé sur la table explosa, les morceaux de verre tourbillonnèrent dans la salle, manquant de peu le visage du médecin, qui regardait d'un air mi-admiratif, mi-effrayé le déchaînement de la jeune femme. Un meuble en métal se tordit, s'écrasa sur lui-même. Les liens de Kelly se déchirèrent, cédèrent les uns après les autres. Elle se redressa maladroitement, essaya de descendre du lit mais ne parvint qu'à se vautrer de tout son long au sol, hébétée. La tête lui tournait. Elle venait d'utiliser les maigres forces qui lui restaient, sans parvenir à maîtriser quoi que ce soit. Sans parvenir à toucher l'homme responsable de sa crise. Elle rampa faiblement sur le sol, encore accrochée par les perfusions. L'homme était au dessus d'elle, la toisant avec un sourire.

- Très prometteuse. Je ne pensais pas que vous pourriez le faire alors que le composé vous était encore injecté, même en dose plus faible. Vous êtes vraiment stupéfiante.

- Pitié... (Marmonna-t-elle.)

Elle sentit un pincement dans son cou, puis ce fut le néant.

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