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Photo du rédacteurGautier Florian

Extrait : Succube #1


Bonsoir tout le monde ! Comment vous allez bien ? Très bien ? Moi ça va ! Fatigué après une aprem piscine, mais vraiment ravi d'être dans une aussi bonne période niveau écriture ! 6 chapitre en une semaine, ça me change ! (Bon, j'ai un chouilla ralenti là, mais ça avance toujours rapidement, j'en suis ravi !)

Du coup, comme je vous en parlais dans l'autre poste (mais si, souvenez-vous, juste ici.) je suis sur mon nouveau roman ! Et suite à un sondage Twitter, il semblerait que certains désirent que je continue la tradition des extraits ! Alors allons-y ! Celui-ci provient du chapitre 5. J'ai de nombreuses idées qui germent dans mon esprit et me font envisager l'avenir sous un angle un peu différent d'imaginer de prime abord... Et j'espère sincèrement que ça vous plaira ! Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture. Et si vous désirez en savoir un peu plus, demandez-le ici même, en commentaire et je verrais pour vous pondre un nouveau poste sur l'univers que je tends à créer. Ou sur la phase de création, ou je ne sais quoi... Dites-moi ce que vous voulez ;) Bonne lecture !

 

- Pourquoi es-tu ici ? (fis-je d’une voix sans aucun reproche.)

Il se passa la langue sur les lèvres, réfléchissant à la question.

- Je ne peux pas simplement être venu pour te voir ?

Je repoussai sa réponse d’un froncement de nez.

- C’est rare que tu sois encore là au matin dans ces cas là, Andrew. Et pratiquement à chaque fois que tu es resté, c’était pour une raison bien précise.

Il se pinça les lèvres et je su avant même qu’il réponde que j’avais vu juste.

- C’est vrai… J’ai une mission à accomplir.

- Me dis pas que tu vas me proposer un contrat. Ce n’est pas ton genre.

- Effectivement.

- J’espère que ce n’est pas moi la mission. (dis-je avec légèreté.)

- Oh, si c’était le cas, je pourrais probablement dire : mission accomplie ! (me répondit-il sur le même ton.)

Je lui donnais un coup dans le bras.

- Andouille ! (le grondai-je.)

Nous éclatâmes de rire. Je prenais alors le temps de l’étudier de nouveau. La crise de rire passé, je notais que son expression devenait plus sérieuse.

- Raconte. (dis-je.) Inutile de faire durer.

Je m’attendais à ce qu’il me sorte une de ses réparties dont il avait le secret, avec allusion sexuelle à la clé. Il ne le fit pas.

- Il y a du mouvement sur Paris. Je suis là pour enquêter.

- Ça ne change pas tellement de d’habitude.

- J’ai entendu parler d’un contrat. (poursuivit-il, sans relever.) Tu es au courant de quelque chose ?

Je haussai les épaules, me levant pour aller me verser un chocolat chaud. Il faisait encore un peu froid.

- C’est vague. Si tu n’es pas plus précis…

- Un dealer. Je crois savoir que c’est ton ami Léonard qui avait pour charge de trouver quelqu’un pour le remplir.

- Je ne suis pas la seule immortelle à prendre des contrats.

- Mais tu es la seule dont il se sente proche.

Je me pinçais brièvement les lèvres. Heureusement, il ne put le voir, j’étais retournée. Je revins m’installer à ses côtés avec ma tasse fumante.

- Possible. En quoi ce contrat t’intéresse ?

- Le dealer cherche à être absous. Aux dernières nouvelles. (crut-il bon d’ajouter.)

- Si c’est une raclure, il ne le mérite peut-être pas.

- C’est ton droit de le penser. Toujours est-il qu’il semble s’être un peu renfermé sur lui-même.

- Tu n’arrives pas à le localiser.

Ce n’était pas une question, mais une simple constatation. Il ne nia pas, pas plus qu’il n’acquiesça, se contentant de me regarder avec sérieux.

- Donc, tu veux savoir qui va essayer de te couper l’herbe sous le pied. (poursuivis-je, pensive.)

Il grimaça, secouant la tête.

- Non, je m’en fiche. Tant que son énergie est prélevée, ça m’est égal.

- Les Génies ne pensent pas comme toi manifestement.

Il haussa les épaules, peu affecté.

- C’est sans importance.

Il semblait sincère… Je ne parvenais pas réellement à comprendre pourquoi. Si les Génies obtenaient cette énergie, ça pourrait faire pencher l’équilibre en leur faveur. Mais il était vrai que ce n’était pas le cas dans l’affaire qui nous intéressait. Quand les damnés avaient un contrat à remplir, c’était bien souvent vers les immortels comme moi qu’ils se tournaient. Ce qui était exactement ce qu’avait fait Léonard d’ailleurs.

- J’ai accepté le contrat. (avouai-je.)

- Ça ne me surprend pas. Mais je préférerai que tu t’abstiennes.

J’éclatai de rire.

- M’abstenir ? Et pourquoi donc ?

- Je pense que ce contrat n’est pas ce qu’il paraît.

- Et tu t’inquiètes pour moi ? (m’enquis-je, papillonnant des yeux.)

Il rougit un peu mais garda son sérieux.

- Je m’inquiète toujours pour toi, Brooks. À bien des égards. Mais je ferai de même avec n’importe quel autre immortel dans le cas qui nous intéresse.

- Ah oui ? Qu’est-ce qu’il a de si spécial ce contrat ?

- Je l’ignore. (dit-il en croisant les bras.)

Mais je sentais que ce n’était pas tout à fait vrai. Il me cachait une information…

- Plus personne ne me confierait le moindre contrat si je refusai subitement d’en mener un à terme. Surtout sans raison.

- Et tu n’attirerais plus de jeunes immortels temporaire et naïfs dans tes filets pour obtenir quelques avantages. (fit-il, un sourire sur les lèvres.)

Je notais qu’il ne montait pas jusqu’à ses yeux mais n’en tint pas compte.

- Cela étant, la prudence est une bonne raison, selon moi.

- En outre, la récompense m’intéresse grandement. (poursuivis-je sans tenir compte de sa remarque.)

- De quelle nature est-elle ?

Je fis claquer ma langue.

- Ahah, tu voudrais bien le savoir ! Mais je vais garder ça pour moi.

- Je n’approuverai certainement pas donc.

- Probablement pas. Mais tu n’approuves jamais en réalité.

- Tu prends parfois un malin plaisir à ta condition qui me déplaît. (confirma-t-il.)

- Ah ! Comme si j’avais le choix pour survivre. Je sais très bien ce qui se passe si jamais je n’ai pas ma dose. Tu devrais être heureux, j’ai arrêté de laisser des cadavres dans mon sillage. C’est même à ce moment là que tu es tombé, par inadvertance bien entendu, entre mes griffes, et dans mon lit par la même occasion.

- Tu n’as pas arrêté de semer des cadavres par charité de cœur.

- Comment oses-tu ?

Il n’y avait plus rien de doux dans ma voix.

- Ce n’est pas vrai peut-être ?

- Non !

- Alors pourquoi avoir coupé toute relation humaine ?

- Pour… Mais je t’emmerde ! En quoi ça te regarde ? Tu m’espionnes ou quoi ?!

- Nul besoin. Et je vais te le dire : tu aimes ce que tu es. Et ce n’est pas compatible avec des relations de cœur.

Je lui lançais un regard noir en réponse.

- Tu crois que je n’ai pas de cœur ? De sentiment ? Mais va te faire foutre !

- Et pourtant, depuis qu’elle…

- Ne termine pas cette phrase ! Ça pourrait très mal finir...

Devant mon air menaçant, il décida de ne pas insister et changea de sujet avec un soupir.

- Est-ce qu’il y a quoi que ce soit que je puisse faire ou dire qui pourrait te faire renoncer ?

- Non. À moins peut-être de me donner les véritables raisons, je ne vois pas. (me renfrognai-je.)

- Je te les ai données.

- Ouiii. Bien sûr.

Il se pinça les lèvres et je lui offris mon plus beau regard qui disais : ne me prend pas trop pour une conne. Il secoua la tête.

- Brooks… Ce contrat, c’est… Je ne le sens pas.

Je l’observai sans mot dire. Son inquiétude était touchante, et, cela m’énervait de le dire, parvenait à apaiser un peu ma colère contre lui.

- Il pourrait y avoir des conséquences. (continua-t-il, toujours avec sérieux.) Peut-être même graves.

Je balayai sa remarque d’un geste las de la main.

- Ah non, pas le couplet sur les risques, tu me l’as déjà sorti une fois, et il ne s’est rien passé.

- Pour toi.

- C’est bien la seule chose qui m’importe. (répondis-je avec espièglerie.)

Ce qui n’était pas tout à fait vrai. Il secoua la tête.

- Donc, tu vas le mener à son terme ?

- J’en ai bien peur. Des risques, il y en a toujours.

- Brooks…

- Rien du tout. Et tu es prié de ne pas me suivre.

Il ne dit plus rien et un silence un peu pesant s’installa entre nous. J’en profitai pour terminer mon chocolat puis posai ma tasse sur la table basse.

- Je veux bien refaire l’amour avant ton départ.

Il me regarda. Son visage était indéchiffrable. Son corps se mit à luire, puis il apparut sous sa forme de Céleste. Des cornes sur son front, une gemme de lumière bleuté entre elles, de larges ailes blanches dans son dos. Je sifflais d’admiration. Il était rayonnant.

- Ça veut dire non, je présume.

Il ne bougea pas et je revêtis ma forme de succube, assez proche de la sienne en finalité, surtout pour la partie haute même si les couleurs prédominantes étaient bien différentes. Il secoua la tête avec ironie.

- Tu es magnifique.

- Tu n’es pas mal non plus. (répondis-je.)

Il se leva et alla à la fenêtre. Un pied sur le rebord, il s’arrêta et me lança un regard par dessus son épaule, abaissant son aile.

- Il y a plusieurs formes d’éternité.

Devant mon silence, il ajouta :

- Ne te laisse pas abattre.

- Tu n’as pas de raison de t’inquiéter. Je suis immortelle, rappelle-toi.

- Je ne parlais pas du contrat, Brooks.

Je haussai les épaules en réponse, ne réalisant pas vraiment ce qu’il voulait dire, et il hocha la tête avant de s’envoler. Je le regardai s’éloigner avec un petit soupir, puis reprenais mon apparence habituelle. Je me sentais un peu tendue. Ce n’était pas la première fois qu’Andrew et moi avions des discussions de ce genre. Qu’il laissait entendre que si j’étais seule, c’était de ma faute… De toute manière, je le savais, vu que je me coupais des autres !

Et concernant le contrat… Hors de question de le suspendre pour l’intuition d’un Céleste. J’avais besoin d’une bonne douche.

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