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Extrait : Piège de Glace

Bonjour à tous et bienvenue aujourd'hui pour un nouvel extrait.

Celui-ci provient de Piège de Glace, ma prochaine nouvelle à paraître ! Très prochainement, avant la fin de l'année si tout va bien !


Un baiser pour réveiller la princesse endormie ?

Un peu d'explication !

Cette nouvelle se déroule dans un monde fait de magie et de divinité. Il s'agit donc de fantasy. Préquelle d'une série de roman prévue pour x années (ouais ouais, je sais, je tease à fond), s'est également la suite d'une nouvelle gratuite : Un pari de trop. (Disponible ici même.) La lecture de cette histoire n'est pas essentielle à la compréhension de Piège de Glace, un bon paquet d'années séparant les deux œuvres. Il ne s'agit, dans Un Pari de trop, que de la découverte d'un personnage de Piège de Glace qui n'est que peu présent mais à un rôle tout de même importante.


Piège de Glace vous amène à suivre Helya, une ascendante, qui décide de prendre son destin en main et de lutter contre un mal qui ravage le monde, ni plus ni moins. Elle trouvera de la compagnie et du soutien parmi des humains qui luttent eux aussi contre le mal et découvrira sa véritable nature ainsi que la sienne, par extension.


Et donc, je vous offre ici même deux extraits : Le premier est l'ouverture de la nouvelle et l'autre vient d'un peu plus loin.


Sortie prévue prochainement.


Il ne me reste qu'à vous souhaiter une bonne lecture !


 

Extrait 1 :


Le monde avait changé. Les plaines et les forêts, autrefois luxuriantes, avaient péri les unes après les autres, ne laissant que des déserts arides et gelés. Les océans s’étaient figés, les marécages asséchés. La faune avait subi les mêmes affres que la flore, ses représentants disparaissant petit à petit jusqu’à tous s’éteindre ou peu s’en faut. Il ne restait plus que des carcasses laissées à l’abandon, pourrissant sous un soleil dénué de chaleur qui ne parvenait qu’à grande peine à traverser les épaisses couches nuageuses et grisâtres. La civilisation humaine n’avait pas été épargnée et ses traces se réduisaient à peau de chagrin. Ne restaient que de rares maisons éparpillées qui s’écroulaient au fil des jours, sans âme qui vive alentour, abandonnées au milieu d’étendues gelées. Seuls quelques villages parsemés subsistaient encore, restes d’une humanité sur le déclin. Une humanité à bout de souffle qui avait perdu tout espoir. Un espoir… qu’Ils n’avaient pas réussi à faire subsister ni à insuffler.

La décadence n’avait pas été instantanée. Elle s’était installée progressivement, rongeant peu à peu tout au fil des années. La mort planait désormais, ombre invisible aux griffes acérées prêtes à se planter et se repaître de la chair des rares survivants. La nourriture, autrefois abondante, était devenue si rare que beaucoup mourraient de faim, presque autant que d’épuisement ou de maladie. Le givre prenait tout. C’était la fin d’une époque. La grande faucheuse se dressait. Et son regard était désormais posé sur une nouvelle personne, perdue au milieu d’une tempête de neige. La jeune femme s’avança d’un pas, sa botte s’enfonçant jusqu’au genou dans l’épaisse couche de poudreuse. Avec un tremblement, elle fit glisser l’autre jambe, incapable de ne serait-ce que la soulever.

J’ai… échoué…

Des entailles et des ecchymoses étaient visibles sur ses bras, son visage, son torse. Sa tunique était en lambeaux, ses cheveux collés par le sang. Elle fit un pas de plus avant de que ses yeux ne se révulsent. Elle s’écroula tête la première pour ne plus bouger.

Transie par le froid, frigorifiée, elle reprit connaissance au bout de quelques minutes. Ses membres étaient engourdis, tant qu’elle ne sentait plus ses extrémités, ce qui n’avait assurément rien de rassurant. Elle parvint maladroitement à rejoindre une grotte en rampant pour se mettre à l’abri de la tempête, laissant derrière elle une traînée de sang. La douleur allait et venait par vagues qui allaient en s’accentuant et semblait ne jamais devoir se calmer. Elle se colla dos à une paroi et lutta contre le sommeil qui tentait de s’imposer à elle, consciente que si elle s’endormait, ce serait pour toujours. Elle secoua la tête et tenta de se redresser avant de retomber lourdement.

— AAH !

Elle agrippa sa cuisse des mains, le visage tordu par une souffrance brutale. La jeune femme se massa le membre engourdi durant de longues minutes, faisant fi de la douleur qu’elle s’infligeait, de la morsure du froid, se mordant les lèvres pour ne pas crier. Puis, elle essaya de nouveau de se lever mais s’effondra encore une fois, lâchant une bordée de jurons. Elle déchira alors son pantalon, dévoilant une entaille profonde et noire qui traversait toute la cuisse et remontait jusqu’à son bas ventre. Quand elle la toucha, une nouvelle vague de douleur la traversa, électrifiant toute sa jambe. Haletante et gémissante, la jeune femme essaya de trouver une position un peu plus confortable mais chaque mouvement lui faisait un mal de chien. Au moins n’avait-elle plus envie de dormir pour le moment. Elle laissa sa tête reposer contre la roche glacée, peinant à reprendre son souffle.

— Tout ça… Tout ça n’aura servi à rien… (lâcha-t-elle avec amertume, haletante.) J’ai échoué… Nous avons tous échoué… Y compris les Dieux… Surtout les Dieux… Et seule l’étreinte glacée de la mort demeure, à présent…

Elle grimaça et tendit la main vers des morceaux de bois empilés. Une langue de flamme quitta ses doigts pour venir lécher les bâtons qui s’embrasèrent avec force. Ce n’était pas suffisant pour lutter contre le froid, mais c’était mieux que rien. Son regard se perdit dans les flammes et elle se détendit quelque peu. Ses pensées se mirent à vagabonder, délaissant le moment présent pour revivre les dernières heures en quête d’une réponse à la question qui tournait en boucle dans son esprit : Qu’est-ce qui avait foiré ? Tout, bien entendu… Tout… à commencer par elle…



 

Extrait 2 :



Le vent commençait à souffler cependant que le soleil disparaissait au loin, plongeant les aventuriers dans les ténèbres glacées. Naomie, partie en éclaireur, revint vers le groupe et leur indiqua une grotte un peu plus loin. La bande se tourna vers Helya, qui avait fermé les yeux. Elle inspira, puis acquiesça et ils se mirent en branle. Arrivés à l’entrée de la caverne, ils marquèrent un temps d’arrêt.

— Tu es sûre de toi, princesse ? (s’enquit Herman.)

— C’est le passage le plus court. Mais pas le plus sûr. Et je ne suis pas une princesse.

Il lui donna une tape amicale sur l’épaule en riant.

— C’est pour ça qu’il t’appelle comme ça. (fit Joëlle en passant à côté d’elle, un demi-sourire sur les lèvres.)

Helya savait. Le groupe rit en pénétrant dans la grotte et un frisson traversa la jeune femme. Un frisson de contentement. Elle se sentait bien. Apaisée. Acceptée. Comme Naomie l’avait dit. Même Joëlle s’était détendue.

Ils firent moins d’une centaine de pas avant qu’un concert de grincements et de raclements ne retentisse. En quelques secondes, des dizaines de golems de glaces, accompagnés d’autant de goules, émergèrent de l’obscurité pour se jeter sur le groupe. Jorl s’avança au-devant de la créature la plus proche et son poing la transperça au niveau du crâne, la tuant sur le coup. Il bondit sur une autre, soutenu par les mercenaires qui se ruèrent à l’assaut. Helya concentra ses pouvoirs et fit virevolter deux golems, s’en servant pour balayer les autres sur sa route avant de les fracasser l’un contre l’autre, dégageant la voie à ses compagnons. En quelques minutes, la bataille fut réglée. La jeune femme baissa les bras, laissant échapper un soupir de fatigue et de satisfaction mêlés, repris en cœur par la troupe. Jorl se tourna vers elle et lui offrit un sourire confiant, fier… avant de hurler.

— Helya… Derrière-toi !

La douleur déforma les traits de l’Ascendante, cependant que la lame de la goule ressortait par son bas-ventre. La créature émit des gargouillis, retira son épée en repoussant nonchalamment la jeune femme qui tomba à terre, dans une mare de sang. Tous restèrent interdits, sous le choc. Même Jorl n’osa pas faire le moindre geste. Un cri de rage rompit le silence glaçant qui venait de s’installer.

— Non ! (hurla le sorcier.)

Il leva les mains, libérant une onde de choc qui brisa le corps de la créature et la découpa en morceaux qui s’éparpillèrent dans la caverne. L’homme se précipita vers la jeune femme, apposant une main sur sa blessure et commençant à psalmodier. Ses pupilles disparurent derrière un voile qui rendit ses yeux laiteux. La troupe, Jorl le premier, s’approcha et fit cercle autour du duo. Le garde laissa une main tremblante glisser dans les cheveux de Helya. Celle-ci était glacée et respirait avec difficulté.

— Je t’en supplie, Helya… Je t’en supplie…

— Carron… Dis-moi qu’elle va s’en sortir. Carron… (marmonna Naomie d’une voix brisée.)

L’intéressé ne répondit pas. Une aura blanchâtre enlaça sa main pour traverser le corps de la jeune femme. La plaie se résorba partiellement et elle inspira avec un tremblement. Le soulagement s’empara du groupe et Carron manqua s’écrouler, en nage.

— Un feu… Il faut un feu, de la chaleur. Et faire bouillir de l’eau. Dépêchez-vous !

— Tout de suite ! (fit Herman.)

La troupe se dispersa pour récupérer le nécessaire, ouvrant les sacs, attrapant des morceaux de bois ici ou là. En deux minutes, un foyer naissait et une marmite d’eau était installée dessus. Les mercenaires commencèrent à monter le camp et Helya fut déplacée sur un lit surélevé sous la plus grande tente. Naomie récupéra des linges qu’elle fit bouillir afin de nettoyer les plaies de la jeune femme. Joëlle l’accompagna et s’appliqua à refermer les dites plaies, avant d’y apposer un onguent de sa composition. Helya pleura et hurla à plusieurs reprises avant que ses yeux ne se révulsent.

— Elle s’est évanouie. Il faut la laisser dormir, maintenant. (dit Carron.) Nous vous laissons veiller sur elle, Jorl.

L’intéressé hocha la tête et tous quittèrent la tente, le laissant seul. Il attrapa la main de Helya et ferma les yeux. Une larme roula sur sa joue.



 

N'hésitez pas à me faire part de vos impressions !

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